Pensez le Futur.

Aziz Daouda

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Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .
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Athlétisme et sport au Maroc : entre déceptions et besoin de renouveau, La loi 30.09 : un cadre dépassé pour un sport en crise ... 47

Les championnats du monde d'athlétisme, qui se déroulent depuis quelques jours à Tokyo, constituent comme prévu une occasion pour l’opinion publique et la presse de souligner la faiblesse chronique et décevante d’une discipline qui, naguère, incarnait un élément de fierté nationale. Si ce n’était que le cas de l’athlétisme, on pourrait imputer ce constat uniquement à une mauvaise gestion. Mais le fait est là : y a-t-il une seule discipline sportive où les résultats soient à la hauteur des investissements et des budgets consentis ? Il n’y en a quasiment pas, à l’exception du football. Souvenons-nous des résultats et du niveau décevant de certains sportifs marocains aux Jeux olympiques de Paris, il n’y a pas si longtemps. Attention, ce constat ne cherche pas à trouver une excuse pour la médiocrité de nos résultats en athlétisme, ni à défendre les dirigeants dont la présence pèse depuis trop longtemps. Ces résultats révoltants tombent à point nommé avec la rentrée politique. Il ne serait pas inutile, dans ce contexte, de reparler du sport en général, et pourquoi pas de soulever la vraie question, celle sur laquelle peu s’attardent, celle qui détermine le cadre général de l’évolution du secteur. L’année dernière, une commission parlementaire a été créée pour examiner la question du sport, suite aux résultats de Paris. J’ai eu le privilège d’y participer et d’entendre aussi bien des députés que des acteurs du secteur, certains plus ou moins avertis. J'avais alors insisté sur la faiblesse et les incohérences du cadre juridique et réglementaire de notre sport. Mais, comme souvent avec ces commissions, rien de concret n’a suivi. Or, le sport n’est pas un simple divertissement ou une activité marginale sans impact. C’est un outil d’éducation, de cohésion sociale, de santé publique, et de rayonnement international, sans oublier ses retombées économiques certaines. Il mérite un cadre juridique à la hauteur de ces enjeux, un cadre incitatif et encourageant. Alors que bon nombre de spécialistes s’attardent sur des aspects de gestion et de gouvernance pour expliquer la dérive, rares sont ceux qui remontent plus loin, c’est-à-dire à la loi qui encadre l’activité. Promulguée en 2009, la loi 30.09 sur l’éducation physique et le sport devait incarner cette ambition pour un avenir meilleur. Il n’en fut rien. Présentée comme un tournant, elle s’est vite révélée un carcan, inadapté aux mutations démographiques rapides, aux besoins d’une jeunesse avide de reconnaissance, à ceux d’une société en métamorphose certaine, à l’évolution du sport mondial et à sa professionnalisation, aux nouvelles formes de gouvernance, à l’explosion des droits télévisés, et à la montée en puissance de l’économie sportive. À la nomination de Rachid Talbi Alami, il avait été question dès les premiers jours de réviser cette loi. Mais vite, il a été happé par la préparation et la gestion des Jeux Africains. Il n’en fut rien. À ce jour, la loi reste figée dans le temps, et le silence est total. Certains pseudo-spécialistes, éloignés des réalités du terrain sportif ou ne connaissant le sport que par le spectacle, diffusent que le problème n’est pas dans la loi, mais dans son application. Que dire de mieux, si ce n’est qu’ils sont déconnectés des réalités. Deux moments auraient dû entraîner la révision de cette fameuse loi : d’abord la lettre royale de 2008 adressée aux Assises nationales du sport. Il faut préciser que, bien que promulguée en 2009, le projet de loi lui, est antérieure aux assises qui appelaient à une refondation du sport national. Ensuite, l'occasion a été ratée à la promulgation de la Constitution de 2011 qui fait du sport un droit fondamental et une responsabilité de l’État. Aucune réforme n’a suivi. En conséquence, nous sommes en présence d’un texte dépassé, peu inspiré, peu incitatif, mal articulé avec les normes internationales; un texte qui n’a pas su définir clairement les concepts ni répartir distinctement les responsabilités entre ministères, fédérations, ligues, associations, comité olympique et paralympique. Cette immobilité arrange certains acteurs qui profitent du cadre flou, tout en laissant les autres dans l’ignorance de ses conséquences. Le texte n’encourage ni l'investissement, ni la transparence, ni la gouvernance démocratique, ni n'assure une gestion saine ou encore la protection des sportifs, notamment en matière de couverture sociale, de prévention des violences, ou encore de safeguarding. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et le résultat est accablant : à peine 350 000 licenciés toutes disciplines confondues, dans un pays de 36 millions d’habitants dont plus de la moitié a moins de 30 ans. Le potentiel est immense, mais malheureusement sous-exploité. Les performances internationales, malgré quelques réussites, restent fragiles au regard des moyens investis. Le sport marocain souffre d’un manque de structuration, freinant l’accès des jeunes et bloquant toute politique ambitieuse. C’est en fait une vision trop étroite du sport. Limiter le sport aux résultats du football professionnel ou à quelques médailles olympiques est une erreur stratégique. Le sport est aussi un enjeu de santé publique, de citoyenneté et de prévention sociale. En laissant les infrastructures se dégrader ou sous-utilisées, et en bloquant toute évolution législative, le Maroc prend le risque d’aggraver des fractures sociales et territoriales déjà profondes. Le courage politique est la seule voie si l’on souhaite sortir de cette ornière. Le Maroc ne peut plus se contenter d’une loi d’un autre âge, conçue sans inspiration ni compétences spécialisées. La réforme doit être profonde et porter sur plusieurs axes, avec une loi-cadre complète, aussi précise que possible et qui : - définit clairement les concepts de sport, de sportif, et d’activité physique, - clarifie les rôles des différents acteurs publics et privés, - renforce la gouvernance démocratique des fédérations, ligues, et clubs sportifs, - garantit une protection sociale et médicale véritable pour les sportifs, - élargit l’accès au sport, notamment pour la jeunesse et les zones rurales, - rétablit la formation des cadres de l’éducation physique avec des normes et cursus de qualité, - redonne à l’éducation physique sa véritable importance dans le milieu scolaire, y compris au primaire, - intègre les nouvelles pratiques sportives et les exigences environnementales. Seule une démarche audacieuse, inclusive et transparente permettra de libérer le potentiel sportif du Maroc et de respecter la promesse constitutionnelle : faire du sport un droit universel et un véritable levier de développement. C’est la condition sine qua non pour que, lors des prochains rendez-vous mondiaux, on ne vive plus de déconvenues, et que des millions de Marocains puissent pratiquer convenablement le sport. Quant aux résultats de l'athlétisme, pouvait-on espérer mieux ?

Moroccans’ Relationship to the Law: A Great Misunderstanding… 295

The relationship between Moroccans and the law reveals a profound ambiguity, fueled by a build-up of paradoxes and historical, cultural, and political contradictions. It cannot be explained solely by a lack of communication or pedagogy, but by a deeply rooted perception in which the law is not seen as a collective framework to be respected out of conviction, but as an external constraint, often imposed and rarely internalized. First, one must highlight the ignorance—sometimes deliberate—of the very existence of many laws. In numerous cases, the Moroccan citizen only discovers a text when it is opposed to them in a conflictual situation. This reactive, rather than proactive, relationship with the law generates paradoxical behaviors: resigned acceptance when it imposes itself forcefully, but also recourse to excuses, justifications, or feigned ignorance whenever its application becomes restrictive. To this lack of knowledge is added an ambivalent attitude: the law is respected not out of moral adherence, but out of fear of sanction. Road traffic provides the clearest illustration: the presence of a police officer results in scrupulous respect for the code, while their absence unleashes anarchic behavior. In other words, authority substitutes for civic conviction. But the problem does not lie solely in individual behavior. The legal framework itself suffers from a lack of updating and adaptation. Many Moroccan laws are inherited from a bygone era, conceived in another social context, and struggle to address today’s realities. The legislative process, too slow and often opaque, widens the gap between texts and citizens’ aspirations. Public debates on bills are rare, if not nonexistent, and civil society finds only a marginal place in them. This democratic shortfall is compounded by the chronic passivity of political parties and the decline of union membership, depriving the public arena of genuine contradictory debate. The situation is also aggravated by the language issue: when debates do take place, laws are written, discussed, published, and applied in a language that is not the everyday language of Moroccans. Added to this is the perception of institutional inefficiency: a parliament marked by a lack of competence and seriousness, a political elite sometimes disconnected, and local authorities unable to translate citizens’ needs into effective texts and decisions. Thus, some laws appear disconnected—or even foreign—to social realities. They sometimes criminalize harmless behaviors that harm neither the individual nor the community, but instead reflect the imposition of a conservative morality at the expense of individual freedom. Religious morality is never far away. Hence the crucial question: where does law end and morality begin? And above all, what place should ethics have in the governance of a country in transition, a country aspiring to development and modernity and making colossal efforts in that direction? Faced with these gaps, citizens develop strategies of adaptation, sometimes of survival. The law becomes flexible, respected or not depending on the situation, depending on the eye of authority. Respect is no longer a conviction but a calculation. But can one demand respect for a law perceived as illegitimate, useless, or unjust? Can texts be maintained in force when the majority of citizens systematically bypass them, and even the agents charged with enforcing them transgress them individually? This ambiguous relationship is built from childhood, in the transmission of social norms. A child learns at school that alcohol is forbidden out of respect for religion and the law, but at home or nearby sees it consumed casually. They are taught respect for the traffic code, but their father runs red lights whenever the police are not around. This contradictory education creates lasting confusion between proclaimed values and lived practices, reinforcing the idea that the law is not a universal rule but a contextual constraint. Thus emerges a sense of fear rather than respect for laws, a belief that they are meant for others and not oneself; a perception that the law is imposed rather than serving to protect everyone’s rights. Social networks and certain public voices, as YouTuber Maysa recently did, contribute to exposing these inconsistencies. In a video, she highlighted the multiple Moroccan laws that, although still in force, are almost never applied. This illustrates an implicit permissiveness that undermines the credibility of the rule of law. A law that exists without being enforced becomes a mere symbol, even an instrument of arbitrary selectivity. It should at the very least be revised. Law is not meant to be a mere tool of control, much less an end in itself. It must enable social harmony, protect freedoms, and regulate collective life. It must evolve with its time, reflect society’s aspirations, and avoid imposing outdated modes of thought. Today, Moroccans have changed, their lifestyles have evolved, but the legal framework and collective mentality remain frozen in old representations. Many openly speak of “social hypocrisy,” denouncing the double language between words and deeds in public, between official discourse and actual practices. Breaking out of this ambiguity requires a twofold shift: on the one hand, a bold legal reform that adapts laws to social realities and contemporary values; on the other, an effort of awareness-raising and education to reconcile citizens with the law. This transformation can only succeed if Moroccans agree to break with the social ambivalence and split personality that corrode daily behaviors. Reflection on the relationship between Moroccan citizens and the law thus opens a broader field: that of ethics, social evolution, and modernization of the legal framework. A state of law cannot thrive without collective adherence, and a society cannot be built on rules that everyone strives to circumvent. Restoring the law’s legitimacy and credibility is to lay the foundations for a more coherent, just, and respected coexistence. Judging from the clashes around the *Moudawana* and other legislative projects—between the Minister of Justice and certain parliamentarians of a political current that sees itself as guardian of the temple—it seems difficult to move forward at the necessary speed in today’s world.

Sahara dit occidental : la déclaration de De Mistura, un tournant diplomatique ou une fuite en avant ? 91

L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara dit occidental, Staffan de Mistura, a commis, dans la langue qu’il maîtrise le mieux pour exprimer ses émotions, l’italien, une déclaration d’une rare franchise. Un ton peu habituel chez les diplomates. Le langage était direct et sans ambiguïté possible. Il a dit en substance que le conflit du Sahara dit occidental n’est pas une question de « décolonisation », mais bel et bien un affrontement indirect entre le Maroc et l’Algérie. Il a ainsi brisé un tabou diplomatique et déconstruit une version entretenue pendant cinquante ans à coups de milliards de dollars par un régime militaire d’un autre temps, qui y projette ses frustrations et ses insuffisances. Pour la première fois, un émissaire onusien ose dire publiquement ce que chercheurs, diplomates et observateurs répètent en coulisses depuis près d’un demi-siècle. Depuis la Marche Verte de 1975, la question du Sahara oppose deux récits irréconciliables. **Le Maroc** considère, à juste titre, ce territoire comme partie intégrante de son intégrité territoriale. L'histoire et la géographie sont là pour le prouver. C’est désormais la position de Washington, Paris, Madrid ou encore Londres, sans parler de la quasi-totalité des pays arabes et de près de 110 autres États membres de l’ONU. Le Maroc, de bonne foi durant des décennies, n’a ménagé aucun effort pour trouver un terrain d’entente avec son voisin de l’Est. Lassé de l’animosité chronique et toxique d’Alger, il ira jusqu’à proposer en 2007 un plan d’autonomie pour la région, dans le cadre de sa souveraineté. Depuis, la quasi-totalité de la communauté internationale juge cette proposition comme la seule applicable. En réalité, c’est la seule sur la table : jamais la partie adverse n’a formulé une solution crédible, sinon la partition du Maroc. **L’Algérie**, de son côté, soutient militairement, diplomatiquement et financièrement son proxy, le Front Polisario, tout en niant son rôle direct dans le conflit. Elle continue de plaider pour un référendum d’autodétermination devenu irréaliste à mesure que les équilibres démographiques, politiques et sécuritaires ont évolué. Faut-il le rappeler, c’est cette même Algérie qui, en manipulant son proxy, avait tout fait pour faire capoter le référendum que Hassan II avait lui-même proposé. Jusqu’ici, l’ONU avait choisi de se réfugier derrière une neutralité de façade, parlant d’un « processus politique » à mener sous son égide. Mais chacun savait que, derrière les formules feutrées, il s’agissait d’un bras de fer stratégique entre Rabat et Alger. Dans ce contexte, comment comprendre les propos de De Mistura, sinon comme une sortie calculée à la veille de la réunion cruciale du Conseil de sécurité ? Cette fois-ci, elle survient après que plusieurs puissances, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont soutenu ouvertement l’initiative marocaine d’autonomie. Deux lectures sont possibles : * S'agit il d'une **pression sur Alger** : en rappelant publiquement son rôle central ?De Mistura pousse ainsi l’Algérie à assumer ses responsabilités et à sortir de la posture commode du « simple observateur » qu’elle clame à qui veut bien l’entendre; * S'agit il d'un **constat d’impuissance** : le diplomate italien reconnaissant implicitement que l’ONU a échoué à imposer une solution et que l’issue dépend désormais d’un rapport de force politique au sein du Conseil de sécurité. Dans les deux cas de figure, l’Algérie est donc plus que jamais devant ses contradictions. Depuis cinquante ans, Alger a contribué à figer ce conflit, au prix de coûts considérables : * un **blocage durable de la construction maghrébine**, qui prive l’Afrique du Nord d’une intégration économique vitale, * une **érosion des opportunités régionales** dans les secteurs de l’énergie, du commerce et de la sécurité collective, * un **fardeau pour la communauté internationale**, avec une mission onusienne (MINURSO) incapable de remplir son mandat, mais dont le financement et le cout se poursuivent indéfiniment. Cette politique a progressivement isolé l’Algérie sur certains fronts diplomatiques, tandis que Rabat engrange des soutiens croissants, notamment après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire en 2020. Va-t-on enfin vers une clarification historique ? La question centrale est désormais la suivante : le Conseil de sécurité est-il prêt à franchir un cap ? Deux options s’offrent à lui : * **entériner définitivement l’approche marocaine**, en considérant le plan d’autonomie comme la seule base sérieuse de négociation, * ou **maintenir la fiction diplomatique** d’un processus de décolonisation, au risque de prolonger un conflit qui mine la crédibilité de l’ONU et handicape la stabilité régionale. En mettant Alger face à ses responsabilités, De Mistura a changé le ton du débat. Même si son geste peut être lu aussi comme un signe d’agacement ou un dernier avertissement, il a eu le mérite de ramener la réalité politique au centre de la scène. L’avenir du Sahara dit occidental ne dépend plus de rapports techniques ni de formulations ambiguës : il exige une volonté politique claire. Et tôt ou tard, cette volonté devra mettre fin à une anomalie historique qui coûte cher au Maghreb, à l’Afrique et au monde. Elle fragilise de surcroît la crédibilité du système multilatéral. Staffan de Mistura est allé plus loin que ses prédécesseurs. Il aura mérité, à défaut d’autre chose, la médaille de la franchise. Le Conseil de Sécurité n'aura plus la même lecture de la question. Il devra changer de cap; le vent a définitivement tourné.

Relation des marocains à la loi: un grand malentendu... 103

La relation entre les Marocains et la loi révèle une grande ambiguïté, nourrie par une accumulation de paradoxes et de contradictions historiques, culturelles et politiques. Elle ne s’explique pas seulement par un déficit de communication ou de pédagogie, mais par une perception profondément ancrée où la loi est vue non comme un cadre collectif à respecter par conviction, mais comme une contrainte extérieure, souvent imposée et rarement intériorisée. D’abord, il faut souligner l’ignorance, parfois volontaire, de l’existence même de nombreuses lois. Dans bien des cas, le citoyen marocain ne découvre un texte qu’au moment où celui-ci lui est opposé dans une situation conflictuelle. Ce rapport réactif, et non proactif, à la loi engendre des comportements paradoxaux : l’acceptation résignée lorsqu’elle s’impose avec force, mais aussi le recours aux excuses, aux justifications ou à l’ignorance feinte dès que son application devient contraignante. À ce déficit de connaissance s’ajoute un rapport ambivalent : la loi est respectée, non par adhésion morale, mais par crainte de la sanction. La circulation routière en est l’illustration la plus éloquente : la présence d’un agent entraîne le respect scrupuleux du code, tandis que son absence libère un comportement marqué par l’anarchie. Autrement dit, l’autorité supplée à la conviction citoyenne. Mais le problème ne réside pas seulement dans le comportement individuel. Le cadre légal lui-même souffre d’un manque d’actualisation et d’adaptation. Nombre de lois marocaines sont héritées d’une époque révolue, conçues dans un autre contexte social, et peinent à répondre aux réalités d’aujourd’hui. Le processus législatif, trop long et souvent opaque, accentue le décalage entre les textes et les aspirations citoyennes. Les débats publics sur les projets de loi sont rares, voire inexistants, et la société civile n’y trouve qu’un espace marginal. Cette carence démocratique est aggravée par la passivité chronique des partis politiques et le déclin de l’adhésion syndicale, ce qui prive la scène publique d’un véritable débat contradictoire. La situation est aussi conséquence de la langue utilisée quand débat il y a. Les projets de loi sont écrits, débattus, publiés et appliqués dans une langue qui n'est pas celle du quotidien des marocains. À cela s’ajoute le sentiment de l'inefficacité institutionnelle : un parlement marqué par un déficit de compétence et de sérieux, une élite politique parfois déconnectée, et des collectivités locales incapables de traduire les besoins des citoyens en textes et décisions efficaces. C'est ainsi que certaines lois apparaissent comme déconnectées, voire étrangères, aux réalités sociales. Elles criminalisent parfois des comportements anodins, qui ne nuisent ni à l’individu ni à la collectivité, mais qui traduisent l’imposition d’une morale conservatrice au détriment de la liberté individuelle. La morale religieuse n'est jamais trop loin. D’où la question cruciale : où s’arrête la loi et où commence la morale ? Et surtout, quelle place donner à l’éthique dans la gouvernance d’un pays en pleine mutation, un pays qui aspire au développement et à la modernité et qui fait des efforts colossaux dans ce sens. Face à ces décalages, les citoyens développent des stratégies d’adaptation, parfois de survie. La loi devient modulable, respectée ou non selon la situation, selon l’œil de l’autorité. Le respect n’est plus une conviction, mais un calcul. Mais peut-on exiger le respect d’une loi perçue comme illégitime, inutile ou injuste ? Peut-on maintenir en vigueur des textes que la majorité des citoyens contournent systématiquement, et que même les agents chargés de les appliquer transgressent à titre individuel ? Ce rapport ambigu se construit dès l’enfance, dans la transmission des normes sociales. L’enfant apprend à l’école l’interdiction de l’alcool en respect de la religion et de la loi, mais voit chez lui ou dans son entourage une consommation banalisée. On lui enseigne le respect du code de la route, mais son père brûle les feux rouges hors du regard de la police. Cette éducation contradictoire crée une confusion durable entre les valeurs proclamées et les pratiques vécues, renforçant l’idée que la loi n’est pas une règle universelle mais une contrainte contextuelle. Il y a donc ici un sentiment de peur et non de respect des lois, un sentiment qu'elles sont pour les autres et pas pour soi; une perception que la loi est imposée et n'est pas là pour la protection des droits de chacun et de tous. Les réseaux sociaux et certaines voix publiques, comme vient de le faire la youtubeuse Maysa, contribuent à révéler ces incohérences. Elle a montré dans une vidéo les multiples lois marocaines qui, bien qu’encore en vigueur, ne sont presque jamais appliquées. Ce constat illustre une permissivité implicite qui mine la crédibilité de l’État de droit. Une loi qui existe sans être appliquée devient un simple symbole, voire un instrument de sélectivité arbitraire. Elle doit être à la limité révisée. La loi n’a pas vocation à être un simple outil de contrôle, encore moins une fin en soi. Elle doit permettre l’harmonie sociale, protéger les libertés et réguler la vie collective. Elle doit évoluer avec son temps, refléter les aspirations de la société et éviter d’imposer des schémas de pensée dépassés. Aujourd’hui, les Marocains ont changé, leurs modes de vie ont évolué, mais le cadre légal et la mentalité collective restent figés dans des représentations anciennes. Beaucoup parlent ouvertement d’«hypocrisie sociale», dénonçant ce double langage entre parole et comportement en public, discours officiel et pratiques réelles. Sortir de cette ambiguïté exige une double révision des choses : d’un côté, une réforme juridique audacieuse, qui adapte les lois aux réalités sociales et aux valeurs contemporaines ; de l’autre, un travail de sensibilisation et d’éducation pour réconcilier le citoyen avec le droit. Cette transformation ne peut réussir que si les Marocains acceptent de rompre avec l’ambivalence sociale et le dédoublement de personnalité qui gangrènent les comportements quotidiens. La réflexion sur la relation entre le citoyen marocain et la loi ouvre ainsi un champ plus large : celui de l’éthique, de l’évolution sociale et de la modernisation du cadre légal. Un État de droit ne peut prospérer sans adhésion collective, et une société ne peut se construire sur des règles que tous s’emploient à contourner. Redonner à la loi sa légitimité et sa crédibilité, c’est poser les bases d’un vivre-ensemble plus cohérent, plus juste et plus respecté. A suivre les joutes autour de la moudawana et autres projets de lois, entre le ministre de la justice et certains parlementaires d'une certaine tendance politique qui se pense gardienne du temple, il s'avère difficile d'avancer à la vitesse nécessaire par les temps qui courent...

Morocco, 18th Global Power in the World Athletics Championships Thanks to a Rich History of Medals 997

The national sports memory proudly retains the very rich medal record of the country, accumulated since the advent of the World Athletics Championships in 1983. This idea was born from a visionary and innovative president of the IAAF, the Italian Primo Nebiolo. At that time, the athletics world gathered in Helsinki for an unprecedented experience. Athletics was just beginning to organize quality meetings and barely tolerating that athletes receive some monetary compensation for their performances. Until then, at the global level, athletes only competed at the Olympic Games and were not entitled to any payment or commercial contracts. While Morocco was not present at the first Olympic Games, it made its mark at this inaugural edition of the World Championships alongside two other African countries: Ethiopia, which won a silver medal, and Nigeria which, like Morocco, won a bronze. Since then, Morocco has ensured a certain continuity with very honorable results. Notably, a 5th place finish in 1999 in Seville, an edition marked by controversy: Nezha Bidouane was wrongly deprived of the gold medal in the 400m hurdles due to a judging error. Despite an appeal to the jury and clear evidence brought by the left photo-finish, the decision was not overturned. President Nebiolo had promised to repair this injustice at the first IAAF council meeting but unfortunately passed away in the meantime. He was replaced by Senegalese Lamine Diack, the jury president who refused to revise the result, likely to avoid contradicting competition officials. At this Seville edition, Morocco won five medals, including gold by Hicham El Guerrouj in the 1500m and Salah Hissou in the 5000m. Two other silver medals were won by Nezha Bidouane in the 400m hurdles and Zahra Ouaaziz in the 5000m, while Ali Ezzine took bronze in the 3000m steeplechase. These achievements, realized under intense heat and a special atmosphere, allowed Morocco to rise to fifth place in the world medals table. It is worth recalling that this success occurred at the very beginning of His Majesty King Mohammed VI's reign, who has surrounded athletes with his generous royal care. Despite a recent decrease in the number of medals, Morocco still occupies the 18th place in the global medals table at the World Athletics Championships today. It was Said Aouita who opened the way at the first edition in Helsinki in 1983 by winning bronze in the 1500 meters. With a little more experience, he could have won the race, which was dominated by the British Steve Cram in just 3 minutes 41.59 seconds, and American Steve Scott, who finished second. Morocco was truly new at this level of competition. Among individual athletes, legend Hicham El Guerrouj is today the most decorated Moroccan at the World Athletics Championships, with six medals: four golds in the 1500 meters, and two silvers in the 1500m and 5000m. Another legend, Nezha Bidouane, leads the women's medal tally with three world medals, including two gold and one silver. She remains, like Hicham El Guerrouj in the 1500m, the most decorated in the world in the 400m hurdles. An analysis of results shows that it is in the 1500m that Morocco has won the most medals, including the four golds of Hicham El Guerrouj and the silver of Adil Kaouch, former junior world champion in this distance. Adding to this are Said Aouita and Abdelati Iguider, who each hold a bronze medal over this distance. On the women's side, the most medals were won in the 400m hurdles, thanks to Nezha Bidouane. The historical record of Moroccan athletics at the World Championships is rich: twelve male and four female athletes have represented Morocco at this level in seven disciplines: 400m hurdles, 800m, 1500m, 5000m, 10,000m, 3000m steeplechase, and the marathon. Let us not forget also the long jump with Yahya Berrabah's 4th place at the 2011 World Championships in Daegu. For the 20th edition, starting on September 13 in Tokyo, Morocco is participating with about twenty athletes. Hopes rest especially on Soufiane El Bakkali, who could join Hicham El Guerrouj in the number of gold medals if victorious. Fatima Ezzahara Gardadi is also cited as a potential medalist, her 2023 feat in Budapest where she won bronze in the marathon remaining fresh in everyone's memory. Summary of Morocco's medal record at the World Athletics Championships throughout history: - 1st edition, Helsinki 1983: Said Aouita, bronze in 1500m; Morocco's ranking: 21st - 2nd edition, Rome 1987: Said Aouita, gold in 5000m; Morocco's ranking: 9th - 3rd edition, Tokyo 1991: Moulay Brahim Boutayeb, bronze in 5000m; Khalid Sekkah, bronze in 10,000m; Morocco's ranking: 28th - 4th edition, Stuttgart 1993: no medal - 5th edition, Gothenburg 1995: Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Khalid Sekkah, silver in 10,000m; Khalid Boulami, silver in 5000m; Zahra Ouaaziz, bronze in 5000m; Morocco's ranking: 25th - 6th edition, Athens 1997: Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Nezha Bidouane, gold in 400m hurdles; Khalid Boulami, silver in 5000m; Salah Hissou, bronze in 10,000m; Morocco's ranking: 6th - 7th edition, Seville 1999: Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Salah Hissou, gold in 5000m; Nezha Bidouane, silver in 400m hurdles; Zahra Ouaaziz, silver in 5000m; Ali Ezzine, bronze in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 5th - 8th edition, Edmonton 2001: Nezha Bidouane, gold in 400m hurdles; Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Ali Ezzine, silver in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 10th - 9th edition, Paris 2003: Jaouad Gharib, gold in marathon; Hicham El Guerrouj, gold in 1500m; Hicham El Guerrouj, silver in 5000m; Morocco's ranking: 9th - 10th edition, Helsinki 2005: Jaouad Gharib, gold in marathon; Hasna Benhassi, silver in 800m; Adil Kaouch, silver in 1500m; Morocco's ranking: 10th - 11th edition, Osaka 2007: Hasna Benhassi, silver in 800m; Morocco's ranking: 28th - 12th to 14th editions (Berlin 2009, Daegu 2011, Moscow 2013): no medals - 15th edition, Beijing 2015: Abdelati Iguider, bronze in 1500m; Morocco's ranking: 32nd - 16th edition, London 2017: Soufiane El Bakkali, silver in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 31st - 17th edition, Doha 2019: Soufiane El Bakkali, bronze in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 31st - 18th edition, Eugene 2022: Soufiane El Bakkali, gold in 3000m steeplechase; Morocco's ranking: 22nd - 19th edition, Budapest 2023: Soufiane El Bakkali, gold in 3000m steeplechase; Fatima Zahra Gardadi, bronze in marathon; Morocco's ranking: 15th.

Le Maroc, 18e puissance mondiale aux Championnats du Monde d’athlétisme grâce à une histoire riche en médailles... 138

La mémoire sportive nationale retient avec fierté le très riche palmarès du pays, cumulé depuis l’avènement des championnats du monde d’athlétisme en 1983. Cette idée est née d’un président de l’IAAF, visionnaire et novateur, l’Italien Primo Nebiolo. Le monde de l’athlétisme s’était alors réuni à Helsinki pour une expérience inédite. L’athlétisme commençait tout juste à organiser certains meetings de qualité et à peine à tolérer que les athlètes perçoivent un pécule pour leurs prestations. Jusqu’alors, au niveau mondial, les athlètes ne se retrouvaient que lors des Jeux Olympiques, sans droit à une rémunération ni à la conclusion de contrats commerciaux. Si le Maroc n’était pas présent lors des premiers Jeux Olympiques, il marquera cette édition inaugurale des championnats du monde en compagnie de deux autres pays africains : l’Éthiopie, qui remporta une médaille d’argent, et le Nigéria, qui, comme le Maroc, décrocha un bronze. Depuis, le Maroc a assuré une certaine continuité avec des résultats très honorables. Notamment une 5e place en 1999 à Séville, une édition marquée par une controverse : Nezha Bidouane fut privée, à tort, de la médaille d’or aux 400 m haies à cause d’une erreur de jugement. Malgré un recours auprès du jury et une preuve manifeste apportée par la photofinish de gauche, la décision ne fut pas révisée. Le président Nebiolo avait alors promis de réparer cette injustice à la première réunion du conseil de l’IAAF, hélas il décéda entre-temps. Il fut remplacé par le Sénégalais Lamine Diack, président du jury qui refusa la révision du résultat, probablement pour ne pas désavouer les officiels de la compétition. Lors de cette édition de Séville, le Maroc remporta cinq médailles, avec notamment l’or de Hicham El Guerrouj aux 1500 m et de Salxah Hissou aux 5000 m. Deux autres médailles d’argent furent décrochées par Nezha Bidouane aux 400 m haies et Zahra Ouaaziz aux 5000 m, tandis qu’Ali Ezzine obtenait le bronze aux 3000 m steeple. Ces exploits, réalisés sous une forte chaleur et dans une ambiance particulière, permirent au Maroc de se hisser à la cinquième place du classement mondial des médailles. Il convient de rappeler que ce succès s’est inscrit au tout début du règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a entouré les athlètes de sa sollicitude royale généreuse. Malgré une baisse récente du nombre de médailles, le Maroc occupe aujourd’hui encore la 18e place mondiale au tableau des médailles des championnats du monde d’athlétisme. C’est Said Aouita qui avait ouvert le bal lors de la première édition à Helsinki en 1983, en remportant le bronze sur 1500 mètres. Avec un peu plus d'expérience, il aurait pu remporter la course, dominée par le Britannique Steve Cram en seulement 3 minutes 41 secondes 59, et l'Américain Steve Scott, deuxième. Le Maroc était alors vraiment nouveau à ce niveau de la compétition. Parmi les athlètes individuels, la légende Hicham El Guerrouj est aujourd’hui le marocain le plus titré aux championnats du monde d’athlétisme, avec six médailles : quatre en or aux 1500 mètres, et deux en argent aux 1500 m et 5000 m. L'autre légende, Nezha Bidouane domine le palmarès féminin avec trois médailles mondiales, dont deux en or et une en argent. Elle reste, comme Hicham El Guerrouj sur 1500 m, la plus titrée au monde sur 400 m haies. L’analyse des résultats montre que c’est sur 1500 m que le Maroc compte le plus de médailles, avec notamment les quatre or d’Hicham El Guerrouj, et l’argent d’Adil Kaouch, ancien champion du monde junior. S’ajoutent aussi Said Aouita et Abdelati Iguider, qui ont chacun une médaille de bronze sur cette distance. Chez les femmes, c’est aux 400 m haies que le pays compte le plus de médailles, grâce à Nezha Bidouane. Le bilan historique de l’athlétisme marocain aux championnats du monde est riche : douze athlètes masculins et quatre féminines ont porté le Maroc à ce niveau dans sept disciplines : 400 m haies, 800 m, 1500 m, 5000 m, 10 000 m, 3000 m steeple et marathon. On n'oublie pas non plus le saut en longueur avec la 4e place de Yahya Berrabah aux championnats du monde 2011 à Daegu. Pour la 20e édition, débutant le 13 septembre à Tokyo, le Maroc participe avec une vingtaine d’athlètes. Les espoirs reposent notamment sur Soufiane El Bakkali, qui pourrait rejoindre Hicham El Guerrouj au nombre de médailles d’or en cas de victoire. Fatima Ezzahara Gardadi est également citée comme une potentielle médaillée, son exploit en 2023 à Budapest, où elle remporta le bronze au marathon, restant dans toutes les mémoires. Résumé du palmarès marocain aux championnats du monde d’athlétisme à travers son histoire : - 1ère édition, Helsinki 1983 : Said Aouita, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 21e - 2e édition, Rome 1987 : Said Aouita, or aux 5000 m; Classement du Maroc 9e - 3e édition, Tokyo 1991 : Moulay Brahim Boutayeb, bronze aux 5000 m; Khalid Sekkah, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 28e - 4e édition, Stuttgart 1993 : aucune médaille - 5e édition, Göteborg 1995 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Khalid Sekkah, argent aux 10 000 m; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Zahra Ouaaziz, bronze aux 5000 m; Classement du Maroc 25e - 6e édition, Athènes 1997 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Khalid Boulami, argent aux 5000 m; Salah Hissou, bronze aux 10 000 m; Classement du Maroc 6e - 7e édition, Séville 1999 : Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Salah Hissou, or aux 5000 m; Nezha Bidouane, argent aux 400 m haies; Zahra Ouaaziz, argent aux 5000 m; Ali Ezzine, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 5e - 8e édition, Edmonton 2001 : Nezha Bidouane, or aux 400 m haies; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Ali Ezzine, argent aux 3000 m steeple ; Classement du Maroc 10e - 9e édition, Paris 2003 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hicham El Guerrouj, or aux 1500 m; Hicham El Guerrouj, argent aux 5000 m; Classement du Maroc 9e - 10e édition, Helsinki 2005 : Jaouad Gharib, or au marathon; Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Adil Kaouch, argent aux 1500 m; Classement du Maroc 10e - 11e édition, Osaka 2007 : Hasna Benhassi, argent aux 800 m; Classement du Maroc 28e - 12e à 14e éditions (Berlin 2009, Daegu 2011, Moscou 2013) : pas de médaille - 15e édition, Pékin 2015 : Abdelati Iguider, bronze aux 1500 m; Classement du Maroc 32e - 16e édition, Londres 2017 : Soufiane El Bakkali, argent aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e - 17e édition, Doha 2019 : Soufiane El Bakkali, bronze aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 31e - 18e édition, Eugène 2022 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Classement du Maroc 22e - 19e édition, Budapest 2023 : Soufiane El Bakkali, or aux 3000 m steeple; Fatima Zahra Gardadi, bronze au marathon; Classement du Maroc 15e.

Morocco and the Cannabis Renaissance: History, Regulation, and Current Economic Challenges... 1406

Morocco has entered a major phase in structuring its cannabis industry, with the authorization to market 67 derived products: 26 cosmetics and 41 dietary supplements, all compliant with standards and duly registered with the Moroccan Agency for Medicine and Health Products. This step is preliminary to their placement on the national market or export. The National Agency for the Regulation of Cannabis Activities, through its vigilance, reflects the country’s determination to maintain its credibility with investors and foreign partners in a rapidly expanding global market. While many citizens believe that kif was banned because it is harmful to health, a historical review clarifies what really happened and why this miraculous plant suddenly became a target in the war on drugs. Hemp has had multiple uses for millennia. As a strong textile fiber, it was used to make sails and ropes for ships. Without it, humans could not have navigated for long distances. Early printed papers and clothing in many regions were also hemp-based. Its cultivation required little labor and water, making it a formidable competitor to cotton. The prohibition of cannabis must be reconsidered in light of the Industrial Revolution and the rise of cotton from the 19th century onwards. Spinning and weaving machines designed for cotton gradually made it the dominant fiber, driving its massive growth. Moreover, the British and American colonial empires exploited vast plantations with servile labor, first through slavery, then poorly paid workers. These powerful interests put hemp at a disadvantage. The decisive turning point occurred in the 1930s in the United States, when the cotton, paper, and emerging chemical industries, notably with synthetic fibers, allied to eliminate hemp. Harry Anslinger, then head of the U.S. Federal Bureau of Narcotics, likely in collusion with large industrial interests, led a campaign deliberately conflating industrial hemp with recreational cannabis. In 1937, the Marihuana Tax Act banned hemp cultivation. Thanks to propaganda and economic interests, this policy spread worldwide. In 1961, the UN Single Convention on Narcotic Drugs classified cannabis among strictly controlled drugs, even for medical and industrial use, thus marginalizing hemp over the long term. Cotton then became the dominant fiber, favoring industrial networks. In Morocco, kif, a traditional form of cannabis often mixed with tobacco and smoked in a sebsi pipe, lies at the heart of a rich and complex history marked by social, political, and economic dynamics. For centuries, kif has been grown mainly in the north, around Chefchaouen, Ketama, and Issaguen. Far from being just an illegal plant, it was historically tolerated and seen as essential to local subsistence. Used for its social and medicinal virtues, kif was part of daily life almost everywhere. Since 1906, a company was created to ensure state control over kif. Under the Protectorate, it was officially named the Régie du Kif et des Tabacs. The reasons were mostly fiscal from 1917. Spanish authorities in the north applied more flexible rules, pragmatically dealing with local tribes. Upon independence, Morocco inherited a complex dilemma: kif was deeply rooted in society but faced growing international pressure. Under Mohammed V and then Hassan II, the country adopted gradual measures. The state monopoly was abolished in 1957–1958, and cultivation became illegal, even though tacit tolerance persisted in some historic Rif zones. The 1970s marked a crackdown under increasing pressure from the United States and Europe. The Moroccan 1974 narcotics law strictly banned cultivation, consumption, and sale of kif. Yet despite heightened repression, clandestine production exploded, driven by strong European demand. The Rif established itself as one of the world’s major cannabis resin basins. After decades of prohibition and socio-economic conflicts linked to kif, and under pressure from scientists and the public, in view of global developments, Morocco took a turning point in 2021 by enacting a law framing the legal use of cannabis for medical, pharmaceutical, and industrial purposes. Recreational consumption remains prohibited. The state is gradually integrating growers into a legal, controlled sector, reducing informality and improving local economic conditions. The history of kif in Morocco is a trajectory marked by millennia of tolerance, colonial regulations, prohibitions imposed under international pressure, before opening the way to a recent, intelligent, legal, and regulated reconversion. Today, hemp is regaining recognition almost everywhere. Less water-intensive, soil-friendly, producing seeds, oil, and natural insulating materials, it is becoming a pillar of the ecological transition. This plant, once banned to protect powerful economic interests, now seeks to reclaim its historic and natural place. This revival is particularly visible in Morocco. The area legally cultivated with hemp more than tripled in 2025 with 4,400 hectares sown, mainly with the local “baladiya” variety, a tangible sign of growth after decades of informality. It is an economic revitalization lever for Rif regions traditionally dependent on an underground economy. The 2021 legalization aims to channel a historic production into a regulated framework while creating a high-value-added industry. Beyond agriculture, a complete chain of processing, packaging, certification, and export is being set up, generating fiscal revenues and enhancing Morocco’s attractiveness to international investors. It is no longer just about cultivating cannabis, but about developing a structured industry that respects strict standards and can compete in a dynamic global market. This economic transformation is seen as a chance to reconcile a long-illegal sector with the mechanisms of a powerful economy. Challenges remain numerous, from strict regulation to combating illicit diversions, organizing cooperatives, and fiscal adaptation. But the course is clear: transform an ancient agricultural heritage into an engine of inclusive growth and sustainable economic integration.

Le Maroc et la Renaissance du Cannabis : Histoire, Régulation et Enjeux Économiques Actuels 157

Le Maroc a amorcé une phase majeure dans la structuration de son industrie du cannabis, avec l’autorisation de commercialisation de 67 produits dérivés: 26 cosmétiques et 41 compléments alimentaires, répondant aux normes et dûment enregistrés auprès de l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé. L'étape est préalable à leur mise sur le marché national ou leur exportation. L’Agence Nationale de Régulation des Activités liées au Cannabis, par sa vigilance, quant à elle, reflète la volonté du pays de préserver sa crédibilité auprès des investisseurs et partenaires étrangers dans un marché mondial en expansion. Alors que bon nombre de citoyens, pensent que le kif avait été interdit parce que nocif pour la santé, un rappel historique permet de comprendre ce qui s’est réellement passé et pourquoi cette plante miraculeuse s’est retrouvée comme par magie dans le viseur de la lutte antidrogues. Le chanvre a connu multiples usages pendant des millénaires. Fibre textile robuste, il servait à confectionner les voiles et cordages des bateaux. Sans cela, l’humain n’aurait pu naviguer longtemps et loin. Les premiers papiers imprimés et les vêtements dans plus d'une région, étaient aussi à base de chanvre. Sa culture nécessitait peu de travail, peu d’eau, faisant d’elle une concurrente redoutable du coton. L’interdiction du cannabis doit être relue à l’aune de la révolution industrielle et de l’essor du coton à partir du XIXe siècle. Les machines à filer et tisser, conçues pour le coton, firent de celui-ci la fibre dominante, favorisant son essor massif. De plus, les empires coloniaux britannique et américain exploitaient de vastes plantations avec une main-d’œuvre servile, d’abord par l’esclavage puis par des travailleurs faiblement rémunérés. Ces puissants intérêts mirent le chanvre en difficulté. Le virage décisif remonte aux années 30 aux États-Unis, quand les industries du coton, du papier et l’industrie chimique émergente, notamment avec les fibres synthétiques, s’allient pour éliminer le chanvre. Un certain Harry Anslinger, alors chef du Bureau Fédéral Américain des Narcotiques, sans doute de connivence avec les intérêts des grands groupes industriels, mène une campagne combinant à dessein chanvre industriel et cannabis récréatif. En 1937, le Marihuana Tax Act interdit la culture du chanvre. Propagande et intérêts économiques aidant, cette politique s’exporte à travers le monde. Par une Convention unique sur les stupéfiants, en 1961, l’ONU classe le cannabis parmi les drogues à contrôle strict, marginalisant ainsi durablement le chanvre. Le coton devient alors la fibre dominante au profit des réseaux industriels. Au Maroc, le kif, forme traditionnelle de cannabis souvent mélangée au tabac et consommée dans le sebsi, est au cœur d’une histoire riche et complexe, marquée par des dynamiques sociales, politiques et économiques. Depuis des siècles, le kif est cultivé principalement au nord autour de Chefchaouen, Ketama ou Issaguen. Loin d’être seulement une plante illégale, il était historiquement toléré et perçu comme essentiel à la subsistance locale. Utilisé autant pour ses vertus sociales que médicinales, il s’inscrivait dans le quotidien des populations quasiment partout. Dès 1906, est crée une entreprise pour assurer le contrôle sur le kif. Sous le Protectorat, elle prend le nom de Régie du Kif et des Tabacs. Les motifs sont surtout fiscaux à partir de 1917. Les autorités espagnoles au nord appliquèrent des règles plus souples, par pragmatisme politique face aux tribus locales. A l’indépendance, le Maroc hérite d’un dilemme complexe: le kif est profondément enraciné dans la société mais fait face à des pressions internationales grandissantes. Sous Mohammed V puis Hassan II, le pays adopte des mesures progressives. Le monopole d’État est supprimé en 1957-1958, la culture devient illégale, même si dans certaines zones historiques du Rif une tolérance tacite a perduré. Les années 1970 marquent un durcissement sous la pression croissante des États-Unis et de l’Europe. La loi marocaine de 1974 sur les stupéfiants interdit strictement la culture, la consommation et la commercialisation du kif. Pourtant, malgré la répression accrue, la production clandestine explose, portée par une demande européenne vigoureuse. Le Rif s’affirme comme l’un des bassins mondiaux de résine de cannabis. Après des décennies de prohibition et de conflits socio-économiques liés au kif, et sous la pression de scientifiques et de la population au vu de l'évolution à travers le monde, le Maroc amorce un virage en 2021 avec une loi encadrant l’usage légal du cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. La consommation récréative reste interdite. L’État s’efforce d’intégrer progressivement les cultivateurs dans une filière légale et contrôlée, réduisant l’informalité et améliorant les conditions économiques des régions concernées. L’histoire du kif au Maroc est une trajectoire jalonnée de tolérance millénaire, de régulations coloniales, d’interdictions décidées sous pression internationale, avant d’ouvrir la voie à une récente reconversion vers un usage intelligent, légal et encadré. Aujourd’hui, quasiment partout, le chanvre retrouve une nouvelle reconnaissance. Moins gourmand en eau, respectueux des sols, produisant graines, huile et matériaux isolants naturels, il s’affirme comme un pilier de la transition écologique. La plante interdite pour protéger des intérêts économiques puissants, cherche désormais à reprendre sa place historique et naturelle. Cette renaissance est particulièrement visible au Maroc. La surface cultivée en chanvre légal a plus que triplé en 2025 avec 4 400 hectares semés, principalement de la variété locale «baladiya», signe tangible d’un essor après des décennies d’informalité. C'est un levier de revitalisation économique pour les régions du Rif, traditionnellement dépendantes d’une économie souterraine. La légalisation adoptée en 2021 vise à canaliser une production historique vers un cadre réglementé, tout en créant une industrie à forte valeur ajoutée. Au-delà de la culture agricole, c’est toute une chaîne de transformation, de conditionnement, de certification et d’exportation qui se met en place, générant des recettes fiscales et améliorant l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux. Il ne s’agit plus seulement de cultiver du cannabis, mais de développer une industrie structurée, respectueuse de normes strictes, capable de s’imposer sur un marché mondial dynamique. Cette mutation économique est perçue comme une chance de réconcilier un secteur longtemps illégal avec les mécanismes d’une économie puissante. Les défis restent cependant nombreux, depuis la régulation stricte jusqu’à la lutte contre les détournements illicites, en passant par l’organisation des coopératives et l’adaptation fiscale. Mais le cap est clair: transformer un héritage agricole ancien en moteur de croissance inclusive et d’intégration économique durable.

Stade Moulay Abdallah prouesse architecturale et défi d’un stade moderne face aux réalités sociales 216

L’inauguration du stade du Complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat, entièrement rénové, a marqué un moment fort d’émotion et de fierté nationale. Cadres, ingénieurs, ouvriers, artisans et techniciens ayant contribué à ce vaste chantier ont réservé un accueil chaleureux et empreint de reconnaissance à Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan. Par leurs applaudissements et leurs regards enthousiastes, ils célébraient à la fois l’aboutissement d’un projet d’envergure et leur attachement profond à une monarchie séculaire. Conçu et réalisé exclusivement par des compétences marocaines, le nouveau stade illustre une véritable prouesse en matière de modernisme, de technologie et de rapidité d’exécution, puisque sa reconstruction n’a nécessité que quelques mois. Avec son architecture audacieuse et ses équipements de pointe, l’enceinte a tout pour devenir bien plus qu’un simple lieu de football. La question de la rentabilisation d’infrastructures sportives d’une telle ampleur reste pourtant au cœur du débat. Certains redoutent qu’elles se transforment en « éléphants blancs », rappelant les critiques formulées à l’époque contre l’autoroute Rabat–Casablanca ou, plus récemment, le TGV Tanger–Casablanca. Des projets qui, après avoir été décriés, sont aujourd’hui plébiscités par la majorité de leurs anciens détracteurs. À l’international, de nombreux exemples démontrent qu’un stade peut être un moteur économique et culturel lorsqu’il est pensé comme une plateforme multifonctionnelle. Aux États-Unis, le MetLife Stadium (New Jersey) ou encore le Levi’s Stadium (Californie) accueillent aussi bien des matchs de NFL que des concerts, salons et événements d’entreprise. Le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, inauguré en 2017, est devenu une référence mondiale grâce à sa modularité et à son gigantesque écran circulaire. En Europe, le Tottenham Hotspur Stadium de Londres a intégré la NFL à son calendrier, en plus des concerts et manifestations diverses. Le Parc Olympique Lyonnais a été pensé comme un véritable village comprenant hôtels, commerces et espaces polyvalents. À Madrid, le Santiago Bernabéu rénové illustre la transformation d’un stade en hub économique et culturel, accueillant spectacles immersifs, expositions et événements d’envergure. Pour qu’un stade vive au quotidien, il doit s’ouvrir à des usages multiples : concerts et festivals, expositions et salons, événements d’entreprise, sports diversifiés, mais aussi tourisme grâce aux visites guidées ou aux musées. Le Complexe sportif Moulay Abdallah possède toutes les caractéristiques pour s’inscrire dans cette logique. Au-delà des grandes compétitions footballistiques prévues après 2030, cette enceinte pourrait devenir un centre névralgique de la capitale, accueillant spectacles, événements culturels et activités touristiques. Sa gestion devra être innovante, ouverte à la diversité des usages et inspirée des meilleures pratiques internationales. Ce défi n’est pas seulement celui d’un stade, mais celui de l’avenir des infrastructures sportives marocaines : les transformer en lieux de vie, génératrices de richesse et de culture, au service de la société. Le Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, joyau d’architecture et de savoir-faire national, a désormais entre ses murs toutes les clés pour prouver que les grands projets marocains ne sont pas des rêves coûteux, mais des leviers de modernité et de développement. Mais il y a plus urgent, et sans doute plus inquiétant. Le lendemain de l’inauguration historique, l’équipe nationale marocaine recevait au complexe son homologue du Niger. Et déjà, les premiers problèmes sont apparus. À l’issue du match, la pelouse a été envahie par une horde de spectateurs mal inspirés. L’incident, largement commenté sur les réseaux sociaux, a suscité l’indignation des citoyens. Beaucoup dénoncent ce comportement jugé irresponsable et exigent des sanctions exemplaires contre les fauteurs de trouble. Cet épisode soulève une question de fond : la conception des nouveaux stades, qui laisse un accès plus direct entre tribunes et pelouse, n’est-elle pas un pari risqué dans un contexte où la ferveur du public peut rapidement tourner à la violence ? Au Maroc, où chaque match mobilise déjà un dispositif policier conséquent, l’absence de barrières infranchissables pourrait s’avérer une erreur architecturale aux conséquences lourdes. Car si les supporters de l’équipe nationale sont généralement considérés comme dociles, qu’en sera-t-il lorsque ces enceintes accueilleront les grands clubs du Royaume, connus pour l’extrême passion souvent débordante de leurs publics ? À cela s’ajoutent des incivilités relevées et décriées en ligne : des spectateurs se ruant sur le buffet avant la mi-temps, d’autres se bousculant aux sorties mal organisées, sans compter les gradins laissés dans un état déplorable, jonchés de détritus. De quoi gâcher la fête par ceux-là mêmes qui devaient l’honorer. Ainsi, le défi à relever est double : il concerne à la fois l’excellence architecturale et technologique de l’infrastructure, mais aussi la gestion humaine et sociale qui doit l’accompagner pour que cet écrin devienne un véritable lieu de rassemblement convivial et sécurisé. La réussite du Complexe sportif Moulay Abdallah ne se mesurera pas uniquement à la qualité de ses gradins ou de sa pelouse, mais aussi à sa capacité à incarner une passion responsable, un exemple de civisme et un catalyseur d’unité nationale autour des valeurs du sport. En ce sens, ce stade ne peut être qu’un tremplin vers une nouvelle ère pour le sport marocain, une ère où modernité rime avec responsabilité, où infrastructure rime avec inclusion, et où la fête sportive toujours rester un moment de joie partagée et d’honneur collectif. **La réussite architecturale du stade Moulay Abdallah est indéniable. Mais son avenir se jouera moins dans la beauté de ses lignes que dans la discipline de ses publics et la rigueur de sa gestion. Un stade peut être un joyau national ; il ne doit jamais devenir un miroir de nos dérives collectives.** .

Moroccan Policy in Africa: An Engaged and Unifying Dynamic 1705

Under the reign of His Majesty King Mohammed VI, Morocco pursues a proactive and inclusive African policy aimed at strengthening its economic, political, social, and cultural ties with the continent. This strategy favors pragmatic bilateralism, promoting African economic integration, south-south cooperation, and strategic partnerships. Agreements have been signed with over 40 African countries. Morocco’s return to the African Union in 2017 marked a major turning point in this strategy and became a true accelerator. The Kingdom is also interested in the African Continental Free Trade Area (AfCFTA) as a growth driver. Among key projects in this perspective is the Nigeria-Morocco gas pipeline, stretching 5,600 km. It will connect West Africa to North Africa and transport around 30 billion cubic meters of natural gas per year. It will improve energy access for no less than 400 million people across 13 countries. This project fits within Morocco's energy transition strategy. Estimated at more than 25 billion dollars, it heralds major benefits for energy security and regional development through complementarity. Morocco is also strongly committed to education and skills training, offering nearly 15,000 scholarships annually to students from 49 countries. About 20,000 African students are welcomed each year in fields such as engineering, medicine, finance, and social sciences, thanks to the Moroccan Agency for International Cooperation (AMCI). This ambitious program aims to train a new generation of leaders and strengthens scientific and cultural exchanges. The Moroccan economy is well established in Africa, with over 1,000 companies active in banking, real estate, telecommunications, agriculture, and infrastructure sectors. Attijariwafa Bank, BMCE Bank of Africa, and Groupe Banque Populaire operate in more than 26 countries, generating hundreds of millions of dirhams in Sub-Saharan Africa. These institutions, with 45 subsidiaries and 4 branches, realize about 23% of their turnover on the continent, facilitating project financing and regional financial integration. Wafa Assurance and the Saham Group also strengthen this presence in numerous countries. The Moroccan health system, known for its modern infrastructure and skilled personnel, attracts thousands of Africans annually for various treatments, reinforcing human ties. Morocco also develops projects in sustainable agriculture, renewable energy, vocational training, and infrastructure, supported by the Mohammed VI Foundation for Sustainable Development. More than 60% of Moroccan foreign direct investment (FDI) targets Africa. Morocco’s trade with Africa remains modest compared to its total foreign trade: around 7 to 8%. However, this margin for growth is very large and promising. Trade volumes have significantly increased. In 2023, total trade volume between Morocco and African countries reached 52.7 billion dirhams, representing a 45% rise compared to 36 billion dirhams in 2013, with an average annual growth of about 10%. Maroc Telecom, active in 10 countries, serves approximately 54 million customers, contributing to digital integration. Groups such as Ynna Holding, Alliances, and Addoha lead major projects in several countries, notably housing and hospital construction. In agriculture, OCP Africa operates in 18 countries, training over 1.5 million farmers and providing fertilizers tailored to local soils and farming types. Its Agribooster program facilitates access to inputs, financing, and markets, boosting productivity and food security. OCP also invests in fertilizer blending and storage units across several countries and collaborates on innovative projects with USAID and the World Bank, including green ammonia production. SOMAGEC, a major Moroccan port operator, carries out projects in Equatorial Guinea, Senegal, Mauritania, Benin, and Djibouti, employing thousands. Africa Motors, a subsidiary of Auto Hall, develops automotive production and distribution in partnership with Dongfeng for several African markets. Sport is also a cooperation lever: the Royal Moroccan Football Federation has signed more than 43 partnerships with African federations. Through its companies and projects, Morocco consolidates its key role in African development, based on solidarity, economic integration, and shared prosperity, eliciting both jealousy and recognition. Moroccan cooperation in Africa is a strategic pillar built on sharing expertise, economic development, and strengthening cultural ties. Thanks to its geographic and historic positioning, Morocco plays a major role in regional integration, supporting infrastructure, training, and innovation projects. This cooperation is characterized by a lasting commitment to promote peace, security, and sustainable development across Africa. The proposed opening-up of the Sahel countries through the future port of Dakhla will undoubtedly accelerate this integration for the benefit of hundreds of millions of Africans. The idea to build ports like Dakhla relies heavily on Morocco’s strategic geography. This is evident on the map: Morocco has a coastline of over 3,500 km, facing Europe, West Africa, and the Americas. Dakhla, in particular, lies halfway between Europe and Sub-Saharan Africa, making it a natural maritime waypoint. Morocco’s Atlantic coast is on the route linking the Mediterranean (via Gibraltar) to West Africa and the Americas, capturing a portion of global logistic flows. Morocco is less than 15 km from Europe at Gibraltar and simultaneously connected to West Africa. The port of Dakhla fits this logic: serving as a logistical and industrial hub between the two continents. The Dakhla area offers favorable natural conditions: deep waters and low swell, allowing the construction of a port capable of accommodating large ships, a rarity on the West African coast. With the Continental Free Trade Area, a port like Dakhla will allow Morocco to be an entry point for commercial flows to West Africa and beyond to Mali, Niger, Senegal, Côte d’Ivoire, and more. Morocco has understood this, as have its African partners. The future will be bright, hand in hand.

Green March, Algerian Plots, and International Diplomacy: The Sahara at the Heart of Contemporary History 1748

The Moroccan Sahara, which became a Spanish colony in 1884, was liberated following the Green March, an unprecedented peaceful mobilization initiated by King Hassan II. The Kingdom had grown weary of the fruitless démarches undertaken at the UN before the Fourth Committee since its independence. Once the advisory opinion of the International Court of Justice was obtained, recognizing the existence, at the time of colonization, of legal ties of allegiance between the Sultan of Morocco and the tribes living in the Sahara territory, Morocco took action. From November 6 to 9, 1975, 350,000 volunteers, armed only with the Quran and the national flag, marched toward the Sahara, symbolizing the popular will to reintegrate this territory, historically an integral part of Morocco’s sovereignty, just as the part attached by France to postcolonial Algeria. Several citizens from various nations took part in this epic. Since Kadhafi and Boumediene viewed this liberation, which reinforced Hassan II’s stature in Africa and worldwide, with hostility, they sponsored the Polisario, a movement claiming to liberate a supposed Sahrawi people. Quickly, the Polisario was heavily armed and supported by the pro-Soviet and communist regimes of the time, in the name of peoples’ liberation. The term “Spanish Sahara” disappeared, and even “Moroccan Sahara” vanished from discourse. Through clever propaganda, the duo imposed a new terminology: “Western Sahara.” In reality, Algeria sought to remove from the border dispute with the Kingdom the part of the Sahara it occupies. It must be recalled that during colonization, some areas of the Sahara were administratively attached to French Algeria. These originally Moroccan territories, called by France the “Southern Territories,” were not part of the three traditional Algerian departments: Algiers, Oran, and Constantine, but were under military administration. They were gradually taken from the Sharifian Empire’s territory. From 1902, these "Southern Territories" grouped several Saharan regions under French military control. This special arrangement lasted until 1957, when departmentalization was extended, but the Sahara remained under distinct management. These areas, administered within French Algeria, included all the regions now forming part of the Algerian Sahara. Morocco, refusing to negotiate border issues with France, had an agreement with the Algerian government-in-exile for the restitution of these zones after independence. Those who took power in Algiers at liberation dismissed the agreement outright. Thus, from 1975 onwards, a war, logistically supported by Kadhafi, Boumediene, Cuba, and others, was waged against Morocco, which was caught off guard by the enemy's army size. The UN then intervened, claiming to maintain peace in the region. True peace was only achieved in 1991 when Morocco reversed the power balance and captured thousands of Algerian soldiers and officers, including the well-known Said Chengriha. They were released thanks to mediation by Egypt, led by Hosni Mubarak, himself a former prisoner of the Moroccan army in 1963, sent by President Anwar Sadat, and above all due to Hassan II’s generosity, who never wanted to humiliate his defeated neighbor. The UN then created the United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara (MINURSO), with Morocco providing a demilitarized zone for its operation. Several envoys of the Secretary-General succeeded each other with the mission of bridging positions. All failed because in this matter, there is mostly bad faith, jealousy, intent to harm, and financial interests. In short, an artificial conflict. All resigned and went on to enjoy peaceful retirements. Since France abandoned Algeria to its fate, North Africa has never been peaceful. There was the Sand War against Morocco, led by Algeria and a coalition of Arab military regimes, and also the Algerian military invasion from the east where part of the Tunisian Sahara was taken. Hassan II told De Gaulle at the time that Algeria would become Africa’s cancer. This country was built on the blood of its martyrs, but their sacrifice was usurped by a military junta that endures and revels in perpetuating conflicts, notably regarding Morocco’s southern territories and, recently, with Mali. The last UN mediator, Staffan De Mistura, perhaps facing a deadlock, reportedly proposed an anachronistic solution: partition of the territory between Morocco and the Polisario. An idea that ignores the political, legal, and diplomatic reality, now largely consolidated in favor of Morocco. One wonders on which foot he got up that day. He could not have ignored that Morocco will never accept partition nor the establishment of a country under Algeria’s influence on its southern flank. Already forced to recognize Mauritania, Morocco will not make the same mistake again. Staffan De Mistura’s idea is totally out of step with international consensus. Three permanent members of the Security Council, the United States, France, and the United Kingdom, Spain, the former occupying power, as well as nearly 120 other countries, have officially recognized Moroccan sovereignty over "Western Sahara." Some have even established consulates there. This support is no accident but the result of a coherent diplomatic strategy, recognition of the Kingdom’s right to defend its territorial integrity, and successful efforts to integrate these provinces in a perspective of development and regional stability. Boutros Massad, special advisor to President Trump, unequivocally reminded Mr. Staffan De Mistura that only the Moroccan solution is acceptable. Proposing a partition amounts to circumventing this consensus by giving credit to a “mercenary” movement composed largely of foreigners and supported exclusively by Algeria. Rather than fostering peace, this approach perpetuates the status quo and risks a direct conflict between Morocco and Algeria, weakening the UN’s legitimacy as guarantor of respect for international law. Morocco has presented a credible alternative to this artificial conflict. Initiated in 2007, this project offers inhabitants wide political, administrative, and economic autonomy under Moroccan sovereignty. This is already the case: almost all administrative and representative responsibilities are in their hands. The Polisario today faces a decisive turning point: accept this plan and hope to play a role, yet to be clarified, or reject the offer and risk isolation and disappearance without political gain. As for Algeria, it has already lost everything: billions of dollars and a losing cause. Its leaders will have to answer to the Algerian people.

La politique marocaine en Afrique : une dynamique engagée et fédératrice... 260

Le Maroc, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mène une politique africaine volontariste et inclusive, visant à renforcer ses liens économiques, politiques, sociaux et culturels avec le continent. Cette stratégie privilégie un bilatéralisme pragmatique, favorisant l’intégration économique africaine, la coopération sud-sud et des partenariats stratégiques. Des accords ont été signés avec plus de 40 pays africains. Le retour du Royaume à l’Union africaine en 2017 a quant à lui marqué un tournant majeur dans cette stratégie et devenu un véritable accélérateur. Le Maroc s’intéresse aussi à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme relais de croissance. Parmi les projets clés dans cette perspective, le gazoduc Nigeria-Maroc, long de 5 600 km. Il reliera l’Afrique de l’Ouest à celle du Nord, et transportera quelques 30 milliards de m³ de gaz naturel par an. Il améliorera l’accès à l’énergie pour pas moins de 400 millions de personnes dans 13 pays. Il s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique. Estimé à plus de 25 milliards de dollars, ce projet apporte des retombées majeures pour la sécurité énergétique et le développement régional dans la complémentarité. Le Maroc s’engage aussi fortement dans l’éducation et la formation des compétences, offrant chaque année près de 15 000 bourses à des étudiants de 49 pays. Environ 20 000 étudiants africains sont accueillis annuellement, dans des domaines tels que ingénierie, médecine, finance ou sciences sociales, grâce à l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ce programme ambitieux se veut former une nouvelle génération de cadres et renforce les échanges scientifiques et culturels. L’économie marocaine est pour sa part bien implantée en Afrique avec plus de 1 000 entreprises actives dans les secteurs bancaire, immobilier, télécom, agriculture et infrastructures. Attijariwafa Bank et BMCE Bank of Africa ou encore le Groupe Banque Populaire, sont présents dans plus de 26 pays, générant des centaines de millions de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces institutions, avec 45 filiales et 4 succursales, réalisent environ 23% de leur chiffre d’affaires sur le continent, facilitant le financement des projets et l’intégration financière régionale. Wafa Assurance et le groupe Saham renforcent également cette présence dans de nombreux pays. Le système de santé marocain, reconnu pour ses infrastructures modernes et son personnel compétent, attire chaque année des milliers d’Africains pour des soins divers, renforçant les liens humains. Le Maroc développe aussi des projets dans l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la formation professionnelle et les infrastructures, soutenus par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable. Plus de 60 % des IDE marocains sont dirigés vers l’Afrique. Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique restent encore modestes par rapport à ses échanges totaux : environ 7 à 8 % du commerce extérieur marocain. La marge de progression est très grande et prometteuse. Ces échanges ont fortement progressé. En 2023, le volume total des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains s’est élevé à 52,7 milliards de dirhams. Cela représente une croissance de 45 % par rapport à 2013, où ce volume était de 36 milliards de dirhams avec une croissance annuelle moyenne d’environ 10%. Maroc Telecom, présent dans 10 pays, dessert environ 54 millions de clients et contribue à l’intégration numérique. Des groupes comme Ynna Holding, Alliances ou Addoha mènent des projets majeurs dans plusieurs pays, notamment la construction de logements et de centres hospitaliers. En agriculture, OCP Africa opère dans 18 pays, formant plus d’1,5 million d’agriculteurs et fournissant des engrais adaptés aux terres et types d'agricultures locales. Son programme Agribooster facilite l’accès aux intrants, financements et marchés, stimulant la productivité et la sécurité alimentaire. OCP investit aussi dans des unités de mélange et de stockage d’engrais dans plusieurs pays et collabore à des projets innovants avec USAID et la Banque mondiale, notamment dans la production d’ammoniac vert. SOMAGEC, acteur portuaire marocain majeur, réalise des projets en Guinée équatoriale, au Sénégal, en Mauritanie, au Bénin et à Djibouti, employant des milliers de personnes. Africa Motors, filiale d’Auto Hall, développe la production et la distribution automobile en partenariat avec Dongfeng pour plusieurs marchés africains. Le sport est également un levier de coopération: la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 43 partenariats avec des fédérations africaines. À travers ses entreprises et projets, le Maroc consolide son rôle clé dans le développement africain, fondé sur la solidarité, l’intégration économique et la prospérité partagée, suscitant jalousie et reconnaissance. La coopération marocaine en Afrique est un pilier stratégique fondé sur le partage d’expertise, le développement économique et le renforcement des liens culturels. Grâce à son positionnement géographique et historique, le Maroc joue un rôle majeur dans l’intégration régionale, en soutenant des projets d’infrastructures, de formation, et d’innovation. Cette coopération se caractérise par un engagement durable visant à promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable sur le continent africain. Le désenclavement proposé pour les pays du Sahel, par le recours au futur port de Dakhla va sans doute aucun davantage accélérer l'intégration recherchée à l'avantage des centaines de millions de pays africains. L’idée de construire des ports comme celui de Dakhla s’appuie beaucoup sur la géographie stratégique du Maroc. C’est un atout qui saute aux yeux quand on regarde la carte. Le Maroc dispose d’un littoral de plus de 3 500 km, tourné à la fois vers l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Dakhla, en particulier, se situe à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un point d’escale maritime naturel. La côte atlantique marocaine se trouve sur la voie qui relie la Méditerranée (via Gibraltar) à l’Afrique de l’Ouest et à l’Amérique. Cela permet de capter une partie des flux logistiques mondiaux. Le Maroc est à moins de 15 km de l’Europe à Gibraltar et en même temps relié à l’Afrique de l’Ouest. Le port de Dakhla s’inscrit dans cette logique : servir de hub logistique et industriel entre les deux continents. La zone de Dakhla offre des conditions naturelles favorables: eaux profondes et faible houle permettant de construire un port capable d’accueillir de grands navires, ce qui est rare sur la côte ouest-africaine. Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, un port comme Dakhla permettra donc au Maroc d’être une porte d’entrée des flux commerciaux vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà vers le Mali, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et plus. Le Maroc a compris, les partenaires africains aussi. L'avenir sera radieux main dans la main.

Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine 220

Le Sahara marocain, devenu colonie espagnole en 1884, a été libéré suite à la Marche verte, une mobilisation pacifique inédite initiée par le Roi Hassan II. Le Royaume s'était lassé des démarches infructueuses entreprises à l’ONU devant la 4e Commission, depuis son indépendance. Une fois l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice obtenu, reconnaissant l’existence, au moment de la colonisation, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara, le Maroc passa à l’action. Du 6 au 9 novembre 1975, 350 000 volontaires, armés uniquement du Coran et du drapeau national, ont marché vers le Sahara, symbolisant la volonté populaire de réintégrer ce territoire historiquement partie intégrante de la souveraineté du Maroc, tout comme la partie rattachée par la France à l’Algérie postcoloniale. Plusieurs citoyens de diverses nations participèrent à cette épopée. Comme Kadhafi et Boumediene voyaient d’un mauvais œil cette libération qui renforçait l’aura de Hassan II en Afrique et dans le monde, ils sponsorisèrent le Polisario, un mouvement de soi-disant libération d’un prétendu peuple sahraoui. Très vite, le Polisario fut lourdement armé et soutenu par les régimes prosoviétiques et communistes de l’époque, au nom de la libération des peuples. On ne parla plus du Sahara espagnol encre moins de Sahara marocain. Par une habile propagande, le tandem imposa une nouvelle terminologie: le Sahara «occidental». En réalité, l’Algérie chercha ainsi à soustraire la partie du Sahara qu’elle occupe du problème frontalier avec le Royaume. Il faut rappeler que sous colonisation, certaines zones du Sahara furent administrativement rattachées à l’Algérie française. Ces territoires marocains à l'origine, appelés par la France «Territoires du Sud», ne faisaient pas partie des trois départements traditionnels d’Algérie: Alger, Oran et Constantine, mais dépendaient de l’administration militaire. Ils avaient été arrachés petit à petit au territoire de l’Empire chérifien. À partir de 1902, ces «Territoires du Sud» regroupaient plusieurs régions sahariennes sous contrôle militaire français. Cette organisation spéciale dura jusqu’en 1957, date à laquelle la départementalisation fut étendue, mais le Sahara resta sous gestion distincte. Ces zones administrées dans le cadre de l’Algérie française comprenaient toutes les régions aujourd’hui intégrées au Sahara algérien. Le Maroc, refusant de négocier la question des frontières avec la France, avait passé un accord avec le gouvernement algérien en exil pour une restitution des dites zones après l’indépendance. Ceux qui prirent le pouvoir à Alger à la libération rejetèrent l'accord d’un revers de main. Dès 1975 donc, une guerre, soutenue logistiquement par Kadhafi, Boumediene, Cuba et d’autres, fut menée contre un Maroc surpris par l’ampleur de l’armée ennemie. L’ONU intervint alors, prétextant maintenir la paix dans la région. Celle-ci ne fut véritablement obtenue qu'en 1991, lorsque le Maroc renversa le rapport de force et captura des milliers de soldats et officiers algériens, dont le bien connu Said Chengriha. Ils seront libérés grâce à la médiation de l’Égypte menée par Hosni Moubarak lui même ancien prisonnier de l'armée marocaine en 1963, dépêché par le président Anouar Sadate, et surtout à la générosité de Hassan II qui n’a jamais voulu humilier son voisin vaincu. L’ONU créa alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, le Maroc mit à sa disposition une zone démilitarisée. Plusieurs envoyés du Secrétaire général vont se succéder avec pour mission de rapprocher les positions. Tous ont failli car dans cette affaire, il y a surtout mauvaise foi, jalousie, volonté de nuire et intérêts financiers. Bref un conflit artificiel. Tous ont démissionné et sont partis profiter d’une retraite paisible. Depuis que la France abandonna l’Algérie à son sort, l’Afrique du Nord n’a jamais été tranquille. Il y eut la guerre des Sables contre le Maroc, menée par l'Algérie et une coalition de régimes militaires arabes et il y eu aussi l’invasion militaire algérienne côté Est où une partie du Sahara tunisien fut prise. Hassan II disait alors à De Gaulle que l’Algérie allait devenir le cancer de l’Afrique. Ce pays s’est construit sur le sang de ses martyrs mais leur sacrifice fut spolié par une junte militaire qui perdure et se délecte à perpétuer des conflits, notamment celui autour des territoires marocains du sud et tout récemment avec le Mali. Le dernier médiateur des Nations unies, Staffan De Mistura, sans doute face à une impasse, aurait proposé une solution anachronique: la partition du territoire entre le Maroc et le Polisario. Une idée qui ignore la réalité politique, juridique et diplomatique, aujourd’hui largement consolidée en faveur du Maroc. On se demande sur quel pied s’est il levé ce jour-là. Il ne pouvait ignorer que le Maroc n’acceptera jamais la partition ni l’établissement d’un pays à la solde d’Alger sur son flanc sud. Déjà contraint de reconnaître la Mauritanie, il ne refera plus la même erreur. L’idée de Staffan De Mistura est en total décalage avec le consensus international. Trois membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, France et Grande-Bretagne, l’Espagne ancienne puissance occupante, ainsi que près de 120 autres pays, ont reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara "occidental". Certains y ont même installé des consulats. Ce soutien n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie diplomatique cohérente, d’une reconnaissance du droit du Royaume à défendre son intégrité territoriale et des efforts réussis pour intégrer ces provinces dans une perspective de développement et de stabilité régionale. Boutros Massad conseillé spécial du président Trump vient rappeler à l'ordre sans ambiguïté sieur Staffan. Seule la solution marocaine est envisageable. Proposer une partition revient à contourner ce consensus en donnant crédit à un mouvement «mercenaire», composé largement d’étrangers et soutenu exclusivement par l’Algérie. Plutôt que de favoriser la paix, cette approche perpétue le statu quo et risque un conflit direct entre le Maroc et l’Algérie, affaiblissant la légitimité de l’ONU, garante du respect du droit international. Le Maroc a présenté une alternative crédible à ce conflit artificiel. Initié en 2007, ce projet offre aux habitants une large autonomie politique, administrative et économique sous souveraineté marocaine. C’est déjà le cas: la quasi-totalité des responsabilités, administratives ou représentatives, est entre leurs mains. Le Polisario se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : accepter ce plan et espérer jouer un rôle, encore à préciser, ou refuser l’offre et risquer isolement et disparition sans gain politique. Quant à l'Algérie elle a déjà tout perdu: milliards de dollars et cause saugrenue. Ses dirigeants vont devoir en rendre compte au peuple algérien.

Back to School: Economic Burden for Families and Multiple Uncertainties 2510

At the dawn of a new school year, an immutable reality haunts the many families concerned: the exorbitant cost of supplies and services related to education. They prepare to spend sometimes unreasonable amounts even before their children step through the school door, at all levels. The rising cost of back-to-school goes beyond just notebooks and textbooks: it extends to a set of essential or superfluous items that significantly increase the bill. There is a consensus around the financial burden of the school bag, a real headache. The average budget allocated per family for school supplies often exceeds 1500 dirhams. This figure rises even more when including uniforms, when required, transport costs, registration fees, and tuition for private schools. In some large cities, the total cost can exceed 3000 dirhams per child, a considerable economic weight for many families. But the problem is not only the high cost. The heaviness of the school bag, often cited, illustrates inflation not only financial but also material. Children’s backs and developing musculature are put under strain, raising many health concerns. Beyond the essentials—notebooks, pens, calculators, etc.—the supply lists frequently include superfluous items, often imposed by schools for unexplained reasons. These excessive demands weigh down the school bag and complicate students’ daily lives without real educational justification. In reality, we also face a system out of sync with parents' expectations and, by extension, the country’s. Some school content is outdated and problematic. Textbooks, another major expense, fail to evolve at the pace of the modernity that parents and children themselves aspire to. The modernization the country aims for is also undermined. Many families denounce persistent errors, mistakes, and content poorly adapted to modernity and their aspirations. Announced reforms, generally poorly conceived, have no impact and have always been ineffective. Criticism abounds both pedagogically and substantively: teaching materials struggle to engage students in stimulating and innovative learning. This is a major reason for the large dropout rates observed every year, and for a long time. Another recurring flaw is that, once again, the school start will be unequal: luxury for some, sacrifice for others. Officially, the school start often looks like an idyllic photo album where everything seems perfect. Yet, for the majority, it is far from a moment of excitement as it should be. Faced with an overly large educational budget, difficult choices must be made: pay rent or tuition, buy textbooks, or ensure family sustenance. These contradictions reflect a profound social divide. In short, Morocco at two speeds, denounced by His Majesty the King in the 26th Throne Speech. For many parents, school remains a theoretical right, sometimes without interest, especially in rural areas. In reality, it begins with debt that weighs heavily on daily life and sometimes jeopardizes the children's very future. This paradox, far from resolving, repeats every year, without significant measures from public authorities to lighten the burden, except for measures such as distributing school bags with a short lifespan and very meager financial aid. The quality of teachers has also increasingly raised concern for several years, especially since the so-called contract-based recruitment among unemployed degree holders was "invented," often struggling to find stable employment elsewhere. This situation has led to a qualitative decline in teaching, where many teachers are more occupied with union and social claims than with their primary mission: to instruct and transmit knowledge. The number of strike days is staggering. This contractual dynamic, far from improving the educational system, sometimes fosters instability and demotivation. Moreover, it is regrettable to note increased politicization among some teaching circles, with ideologies infiltrating beyond the pedagogical framework. These trends, often aimed at the systematic contestation of the established order, harm a serene school climate and compromise the necessary neutrality of any teaching. Children bear the cost. Thus, more than a simple issue of training or skills, the challenge posed by the quality of teachers in Morocco highlights the need for a global and courageous reform, combining improved recruitment conditions, serious academic and ongoing training, and a clear separation between politics and education. Without this, Moroccan schools risk losing even more effectiveness and credibility, to the detriment of students and the country's future. Education should not rely on the financial endurance, patience, or indifference of families, but on a coherent educational and social policy. A policy based on a clear projection of what the Moroccan citizen should be at a precise horizon. It is essential that the State and sector actors collaborate to limit costs imposed on families: reviewing supply lists to eliminate the superfluous, improving the quality and relevance of textbooks, further developing support for low-income families, deducting school-related expenses from taxes, without evading the issue of content and teacher competencies. The "price" of this school start is measured not only in dirhams but in the social divide it deepens, in the inequalities it maintains. The real obstacle to education lies in teacher competence, in curricula, and at the bookstore checkout where families must pay for their children to have even a chance to succeed. The school start is a serious matter requiring collective awareness and concrete actions to ensure that every child, regardless of family income, can access a dignified education. The time is for reform in practice, not just in speeches and postures. School is the only tool to reduce differences, guarantee social ascension, and ensure a bright future for the entire country, at a single speed.

Rentrée scolaire : fardeau économique pour les familles et incertitudes multiples... 358

À l’aube d’une nouvelle rentrée scolaire, une réalité immuable revient hanter les très nombreuses familles concernées: le coût exorbitant des fournitures et services liés à l’éducation. Elles s’apprêtent à dépenser des sommes parfois déraisonnables avant même que leurs enfants ne franchissent le seuil de l’école, à tous les niveaux. le gonflement du prix de la rentrée ne se limite pas aux seuls cahiers et manuels: il s’étend à un ensemble d’éléments indispensables ou superflus qui alourdissent la facture de manière significative. L’unanimité est faite autour du poids financier du cartable, un véritable casse-tête. Le budget moyen alloué par famille pour les fournitures scolaires dépasse souvent les 1500 dirhams. Ce chiffre augmente encore quand on intègre l’uniforme, lorsque il est exigé, les frais de transport, les droits d’inscription et les mensualités des établissements privés. Dans certaines grandes villes, le coût total peut dépasser les 3000 dirhams par enfant, soit un poids économique considérable pour de nombreuses familles. Mais le problème ne réside pas uniquement dans ce coût élevé. La lourdeur du cartable, souvent citée, illustre une inflation non seulement financière, mais aussi matérielle. Le dos des enfants et leur musculature en devenir sont mis à rude épreuve, suscitant beaucoup d'inquiétudes en matière de santé. Au-delà des indispensables: cahiers, stylos, calculatrices, etc., les listes de fournitures incluent trop fréquemment des articles superflus, souvent imposés par les écoles pour des raisons inexpliquées. Ces demandes excessives alourdissent le cartable et complexifient le quotidien des élèves, sans réelle justification pédagogique. Nous sommes en réalité aussi devant un système en décalage avec les attentes des parents et, par extension, du pays. Certains contenus scolaires sont obsolètes et problématiques. Les manuels scolaires, autre élément majeur de la dépense, sont loin d’évoluer au rythme des besoins actuels de la modernité à laquelle aspirent les parents et les enfants eux-mêmes. La modernisation que le pays ambitionne est également mise à mal. De nombreuses familles dénoncent la persistance d’erreurs, de fautes et de contenus peu adaptés à la modernité et à leurs aspirations. Les réformes annoncées, généralement mal inspirées, sont sans impact et ont toujours été inefficaces. Les critiques fusent tant sur le plan didactique que sur le fond : les supports pédagogiques peinent à engager les élèves dans un apprentissage stimulant et innovant. C’est l’une des raisons majeures de la grande déperdition des effectifs observée chaque année, et ce depuis longtemps déjà. L’autre tare qui se répète est que, encore une fois, la rentrée sera inégale: luxe pour certains, sacrifice pour d’autres. Officiellement la rentrée scolaire ressemble bien souvent à un album photo idyllique où tout semble parfait. Pourtant, pour une majorité, elle est loin d’être un moment d’enthousiasme, comme elle devrait l’être. Face à un budget éducatif trop important, des choix cornéliens s’imposent: payer le loyer ou la scolarité, acheter des manuels ou assurer la subsistance de la famille. Ces contradictions traduisent une fracture sociale profonde. En somme, le Maroc à deux vitesses, dénoncé par Sa Majesté le Roi dans le 26e discours du Trône. Pour nombre de parents, l’école reste un droit théorique, parfois sans intérêt, notamment en milieu rural. En réalité, elle commence par un endettement qui pèse lourd sur le quotidien et compromet parfois l’avenir même des enfants. Ce paradoxe, loin de se résorber, se répète chaque année, sans mesures significatives de la part des pouvoirs publics pour alléger la charge, si ce n’est par des mesures telles que la distribution de cartables d'une durée de vie anecdotique et une aide financière bien maigre. Le niveau des enseignants suscite aussi depuis plusieurs années une inquiétude croissante, notamment depuis qu’a été "inventé" le recrutement par contrat parmi des diplômés licenciés, souvent en difficulté pour trouver un autre emploi stable. Cette situation a mené à une dégradation qualitative de l’enseignement, où de nombreux enseignants se retrouvent davantage préoccupés par des revendications syndicales et sociales que par leur mission première: instruire et transmettre le savoir. Le nombre de jours de grève est hallucinant. Cette dynamique contractuelle, loin d’améliorer le système éducatif, semble parfois favoriser une forme d’instabilité et de démotivation. Par ailleurs, il est regrettable de constater une politisation accrue dans certains milieux enseignants, avec une infiltration d’idéologies qui dépassent le cadre pédagogique. Ces tendances, souvent orientées vers la contestation systématique de l’ordre établi, nuisent à un climat scolaire serein et compromettent l’exigence de neutralité nécessaire à tout enseignement. Les enfants en paient le prix. Ainsi, plus qu’un simple problème de formation ou de compétences, le défi posé par la qualité des enseignants au Maroc souligne la nécessité d’une réforme globale et courageuse, mêlant amélioration des conditions de recrutement, formation académique et continue sérieuse, ainsi que la garantie d’une séparation claire entre politique et éducation. Sans cela, l’école marocaine risque de perdre encore davantage en efficacité et en crédibilité, au détriment des élèves et de l’avenir du pays. L’éducation ne devrait pas reposer sur l’endurance financière, la patience ou l’indifférence des familles, mais sur une politique éducative et sociale cohérente. Une politique issue d’une projection claire de ce que devra être le citoyen marocain à horizon précis. Il est indispensable que l’État et les acteurs du secteur collaborent pour limiter les coûts imposés aux familles: revoir la liste des fournitures en éliminant le superflu, améliorer la qualité et la pertinence des manuels, développer davantage le soutien aux familles à faibles revenus, défalquer les charges scolaires des impôts, sans pour autant éluder la question des contenus et des compétences des enseignants. Le « prix » de cette rentrée scolaire ne se mesure pas seulement en dirhams, mais dans la fracture sociale qu’il creuse, dans les inégalités qu’il maintient. Le véritable obstacle à l’éducation se trouve dans la compétence de l’enseignant, dans les programmes, et à la caisse du libraire où les familles doivent payer pour que leurs enfants aient ne serait-ce qu’une chance de réussir. La rentrée scolaire est une affaire grave qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes pour garantir que chaque enfant, indépendamment des revenus de sa famille, puisse accéder à une éducation digne de ce nom. L’heure est à la réforme dans les faits, pas seulement dans les discours et les postures. L’école est le seul outil pour réduire les différences, garantir l’ascension sociale et assurer un avenir radieux au pays tout entier, à une seule vitesse.

Le Monde and Morocco: Deconstructing a Biased View of a Revered Monarchy... 2972

The newspaper Le Monde, founded on the recommendation of General De Gaulle in the context of the Second World War in 1944, is internationally renowned for its investigative journalism and analytical capability. However, it often displays a biased approach when it focuses on the Kingdom of Morocco. The article published on August 24, 2025, titled "In Morocco, an atmosphere of end of reign for Mohammed VI," symptomatically illustrates this tendency, which deserves a response by also recalling the conflictual relationship the newspaper has had with the Kingdom almost since its inception. The impression is that it is probably the fact that Morocco is a Kingdom that bothers or disturbs the paper. The relationship to monarchy, particularly from the French left, is not unrelated to this ideological stance. For a long time, Le Monde's editorial coverage of Morocco has avoided neutrality. Since the time of Hassan II, the paper frequently adopted a critical tone, sometimes unjustly severe, offering a European reading framework that often reduced the complex Moroccan political reality to a caricature. Between interpretations disconnected from reality and unfounded insinuations, the treatment of the country has often been limited to a black-and-white vision, marginalizing the concrete nuances of its evolutions and its centuries-old history. It must be reminded that the Kingdom, as a nation-state, existed long before what is today called France. It therefore has its own codes and its own evolution and worldview. The newspaper's stance, inherited from a postcolonial reading marked by a basic socialism fixed on the image of an immutable authoritarian power and a society on the brink of upheaval. Journalists seem to relive by proxy the years before 1789. Conflations and romanticized interpretations are the rule. Returning to the article, would the King of Morocco be a misunderstood sovereign? Is the Kingdom, for its part, so little known to the journalists of "Le Monde"? Would the secular Moroccan people simply be a copy of the people of medieval France? Or is it simply an ideological stance blinding the paper? The mention of an "atmosphere of end of reign" in the recent article betrays profound ignorance coupled with a dubious hypothesis. In reality, no tangible sign of decline emerges, quite the opposite. The Moroccan people show notable attachment to their monarchy perceived as an essential pillar for stability, development, and national cohesion. A simple observation of social networks would have spared the authors from such errors, for since 1999, under the impetus of King Mohammed VI, Morocco has achieved important reforms. These are advances that took France two centuries. How can one forget to mention the country’s major achievements in such a short time: - Sustained economic growth in several strategic sectors, generating jobs and sustainable prospects. - Modernization of the family code (Moudawana), a symbol of major social progress, particularly regarding women's rights. - Adoption of a transitional justice policy favoring reconciliation and healing historical wounds. - Establishment of mandatory medical coverage, expanding access to healthcare for all. - Assertive diplomacy recognized on the African continent and internationally, demonstrating a well-thought-out, forward-looking strategy. - The Kingdom is preparing to host the Football World Cup, a sign of great trust from the international community. These successes, however glaring, are overlooked by the authors because they contradict a sensationalist narrative of monarchical decline which appeals to some French circles nostalgic, under the surface, for the monarchy they killed. The article recklessly mixes rumors, outdated clichés, and baseless hypotheses, portraying power as frozen, aging, and oppressive. The author consciously ignores the multifaceted reality of a country at the crossroads of ancient traditions and sustained modernization. The depiction of a "twilight" reign reflects a condescending gaze, reminiscent of dominant stereotypes that often reduce the Arab and African world to narratives of instability and decline. Contrary to the dark picture painted by Le Monde, contemporary Morocco under Mohammed VI pursues a dynamic trajectory, marked by concrete progress and real stakes, aligned with popular expectations. Rejection is not expressed through a distancing from the monarchy, but by a demand for thoughtful, gradual reforms that respect traditions and institutions. In this context, speaking of "end of reign" stems from a mistaken reading that distorts the actual function and role of monarchy today. Here, it is essential to claim rigorous journalism based on documentary research and pluralism, finally freeing itself from postcolonial reflexes and a condescending gaze. Morocco cannot be reduced to an exotic subject of study or a testing ground for imported scenarios. More than a relic, the monarchy embodies a central lever of a nation in motion, led by lucid and committed leadership. Le Monde’s editorial past seems to weigh heavily on its analysis of current events in Morocco. By assertively stating an "atmosphere of end of reign," the article disconnects its diagnosis from the social, economic, and political realities shaping the Kingdom. The achievements show a sincere will to articulate traditions and modernity, stability and popular aspirations, in a difficult regional environment that the country has managed with discernment. By omitting these elements, favoring unfounded rumors and finished stereotypes, the text promotes an alarmist narrative that harms both truth and constructive dialogue, feeding prejudices inherited from an outdated postcolonial vision. Thus, far from a predicted decline, Morocco traces a path based on conscientious leadership, rooted in a millennia-old history and attentive to current challenges, looking towards a hopeful future. It is time for Le Monde to renew its gaze with honesty and respect, going beyond clichés and integrating the diversity of the Moroccan voice. The arrogance of an external view must never outweigh lived reality. Readers of this newspaper, as with others when it comes to Morocco, deserve balanced, non-partisan, and open information reflecting the richness and depth of a society and a Kingdom in full transformation, faithful to its institutions and its sovereign.

Ukraine and Sudan: Two Conflicts, Two Different Perspectives... 3057

The entire Western world gathered in Washington a few days ago. Since his return, President Trump has been trying to save what remains of Ukraine, and the Europeans genuinely do not want this to happen behind their backs. Unable to play a decisive role, they at least want to be present. Their credibility is at stake, and above all, their image before the rest of the world. Overheated by a Europe whose reach exceeds its power—a Europe increasingly powerless—Ukraine has endured and waged a war it believed it could win with Western support. To date, it has lost 20% of its territory, and it is far from over. Instead of dealing directly with Vladimir (Putin), Volodymyr (Zelensky) thought it wiser to seek support from those who had already been insufficient since delegating their defense to NATO, and thus to the United States. The Europeans will learn this the hard way: one cannot wage war without the means to do so. That same world remains silent about what is happening in Sudan. It is considered less “interesting.” Two generals, generals in name only, have launched a militarized competition to seize power, just days after signing an agreement to share it. Since then, the situation has deteriorated. Every day, lives are lost, women are raped, and millions of people wander the desert, their only refuge. For the Western world, perhaps—I emphasize perhaps—they are just Africans, mostly believing themselves Arabs, killing each other. The war in Sudan, particularly in the Darfur region, remains one of the most tragic and deadly conflicts since its outbreak in April 2023. This war mainly pits two rival forces against each other: the Sudanese Armed Forces (SAF), led by Abdel Fattah al-Burhan, and the Rapid Support Forces (RSF), commanded by Mohamed Hamdan Dagalo, known as “Hemedti,” former leader of the Janjaweed militias. The latter, along with their allied Arab militias, are responsible for massive massacres, especially targeting the Massalit people and other non-Arab groups in Darfur. In essence, those who consider themselves Arab are killing and driving from their lands those they do not recognize as their own. The BBC has just released an investigation and documentary on this subject, which should stir collective conscience, if any human conscience remains willing to watch. The conflict is primarily a power struggle between the two military leaders who, it should be recalled, had signed a pact to govern the country jointly. The sudden slide into armed clashes has spread to several regions, notably Darfur, where the RSF and their allies stand accused of grave abuses. The Janjaweed, militias identifying as Arab and formerly supported by former Sudanese President Omar al-Bashir, are active again under the RSF banner, committing ethnic-based violence openly. Also involved are the Sudan Liberation Movement (SLA/SLM), the historic rebels of Darfur, fragmented between Minni Minnawi and Abdelwahid Mohamed al-Nur. The scale of the massacres is terrifying. According to the UN, in Al-Geneina, the capital of West Darfur, between 10,000 and 15,000 Massalit civilians were killed between June and November 2023 by the RSF and allied Arab militias. More broadly, over 150,000 have died in two years throughout Darfur, with 13 million displaced—half the Sudanese population—pushed to the brink of famine. NGOs like Doctors Without Borders warn of imminent massacres in cities such as El-Fasher, heavily besieged. The violence also includes destruction of civil infrastructure, schools, and mosques. Systematic sexual violence is another tragic facet of the massacre. Following a deadly attack a few days ago, Doctors Without Borders just closed the only hospital still operating in Zalengei, the regional capital, making any medical activity impossible. This is not the first hospital to be forced to shut down. Despite overwhelming evidence of war crimes and crimes against humanity, the international response remains mostly ineffective. Although the United States and the UN officially acknowledge the severity of the genocide, their direct interventions and sanctions remain timid. The African Union and the UN struggle to deploy forces capable of enforcing peace and upholding international law. Arab countries exert no notable pressure on Hemedti or Burhan, the latter having long wielded significant influence in Sudan. This silence is interpreted by many observers as complicity, seen as a form of institutional racism that devalues African lives, especially those of the Massalit victims of the RSF. The fact that Hemedti and his allies claim an “Arab” identity while attacking so-called “African” groups, according to some, contributes to the indifference of Arab nations, more preoccupied with their regional dynamics than human rights. International Muslim organizations have also failed to take a forceful stand, despite frequent religious instrumentalization by the warring parties. The conflict is also marked by a profound religious contradiction: murder, injustice, and war among Muslims are explicitly condemned by Islam, except in cases of self-defense or struggle against oppression. Yet, the massacres in Darfur are regularly denounced as contrary to these principles by Muslim intellectuals and religious leaders, though these condemnations have had little tangible effect on the violence. This crisis has triggered the world’s largest current humanitarian emergency, with 13 million displaced. Access to medical care, food, and shelter remains grossly insufficient. Civilians live in extreme insecurity, caught in ethnic and political struggles manipulated by power-hungry warlords. The international community, Arab countries, and Muslim actors appear to be shirking their responsibilities, allowing this tragedy to continue in alarming silence. This situation challenges not only global collective conscience but also the real capacity of international institutions to protect the most vulnerable populations from such vast violence. The situation in Darfur and greater Sudan is a stark and urgent call for attention. The hope remains that the wars in both Ukraine and Sudan will end swiftly, as in both cases it is innocent generations paying the price of violent conflict.

Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée... 420

Le journal Le Monde, fondé sur recommandation du Général De Gaulle dans le contexte de la seconde guerre mondiale en 1944, est-il besoin de le rappeler, est réputé internationalement pour son journalisme d’investigation et sa capacité d’analyse, affiche pourtant une approche souvent biaisée lorsqu’il s’attarde sur le Royaume du Maroc. L’article paru le 24 août 2025, intitulé « Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI », illustre de manière symptomatique cette tendance, à laquelle il importe de répondre en rappelant aussi la relation conflictuelle entretenue par le quotidien avec le Royaume quasiment depuis toujours. L'impression est que c'est probablement le fait que le Maroc soit un Royaume qui gêne ou dérange le journal. La relation à la monarchie, notamment de la gauche française, n'est point étrangère à ce positionnement idéologique. Depuis longtemps, la couverture éditoriale de Le Monde à l’égard du Maroc évite la neutralité. Dès l’époque de Hassan II, le journal adoptait fréquemment un ton critique, parfois injustement sévère, proposant une grille de lecture européenne qui a souvent réduit la complexité politique marocaine à une caricature. Entre interprétations déconnectées du terrain et insinuations infondées, le traitement réservé au pays s’est souvent limité à une vision manichéenne, marginalisant les nuances concrètes de ses évolutions et l'histoire séculaire du pays. Faut-il encore rappeler que le Royaume, état nation, existe bien avant la construction appelée aujourd'hui France. Il a donc ses propres codes et sa propre évolution et vision des choses. La posture du journal, héritière d’une lecture postcoloniale marquée par un socialisme primaire et figé sur l’image d’un pouvoir autoritaire immuable et d’une société en ébullition prêt à basculer. Les journalistes se voient revivre par procuration les années avant 1789. Les amalgames et les interprétations romancées sont la règle. Pour en revenir à l'article, le Roi du Maroc, Serait-il un souverain mal compris ? Le Royaume, quant à lui, demeure-t-il si peu connu des journalistes du "Le Monde" ? Le peuple séculaire du Maroc serait-il une simple copie de celui de la France du moyen âge? ou est-ce simplement une posture idéologique qui aveugle le journal. L’évocation d’une « atmosphère de fin de règne » dans l’article récent trahit une profonde méconnaissance doublée d’une hypothèse douteuse. En réalité, aucun signe tangible de déclin n’émerge, bien au contraire. Le peuple marocain affiche un attachement notable à sa monarchie, perçue comme un pilier essentiel pour la stabilité, le développement et la cohésion nationale. Une simple observation des réseaux sociaux aurait évité aux auteurs de s’égarer ainsi, et pour cause, depuis 1999, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a accompli d’importantes réformes. Des avancées qui avaient demandé deux siècles à la France. Comment peut-on oublier de parler des grandes réalisations du pays en un laps de temps si court : - Une croissance économique soutenue dans plusieurs secteurs stratégiques, génératrice d’emplois et de perspectives durables. - La modernisation du code de la famille (Moudawana), symbole d’avancées sociales majeures, notamment en faveur des droits des femmes. - L’adoption d’une politique de justice transitionnelle ayant favorisé réconciliation et apaisement des blessures historiques. - La mise en place d’une couverture médicale obligatoire, élargissant l’accès aux soins pour tous. - Une diplomatie affirmée, reconnue sur le continent africain et à l’échelle internationale, démontrant une stratégie réfléchie et tournée vers l’avenir. - Le Royaume s'apprête à recevoir la Coupe du Monde de Football signe d'une grande confiance de la communauté internationale. Ces succès, pourtant flagrants, sont délaissés par les auteurs, car ils contredisent une narration sensationnaliste de déclin monarchique qui séduit certains horizons français, pourtant, sous cape, nostalgiques de la Monarchie qu'ils ont tuée. L’article mêle sans précaution rumeurs, clichés dépassés et hypothèses sans fondement, peignant le pouvoir comme figé, vieillissant et oppressif. L'auteur ignore sciemment la réalité multiple d’un pays à la croisée de traditions séculaires et d’une modernisation soutenue. La présentation d’un règne « crépusculaire » relève d’un regard condescendant, réminiscent des stéréotypes dominants qui assignent souvent le monde arabe et africain à des récits d’instabilité et de déclin. Contrairement au tableau sombre que dépeint Le Monde, le Maroc contemporain sous Mohammed VI poursuit une trajectoire dynamique, faite de progrès concrets et d’enjeux réels, en phase avec les attentes populaires. Le rejet ne s’exprime pas à travers un éloignement de la monarchie, mais par une exigence de réformes réfléchies, graduelles, respectueuses des traditions et des institutions. Dans ce cadre, parler de « fin de règne » relève d’une lecture erronée qui dénature la fonction et le rôle réels de la monarchie aujourd’hui. Il est essentiel ici de revendiquer un journalisme rigoureux, fondé sur la recherche documentaire et le pluralisme, qui s’affranchisse enfin des réflexes postcoloniaux et d’un regard condescendant. Le Maroc ne saurait être réduit à un objet d’étude exotique ni à un terrain d’application pour des scénarios importés. Plus qu’un vestige, la monarchie incarne un levier central d’une nation en mouvement, portée par un leadership lucide et engagé. Le passé éditorial du Le Monde semble toujours peser sur son analyse des événements actuels au Maroc. En affirmant péremptoirement une « atmosphère de fin de règne », l’article déconnecte son diagnostic des réalités sociales, économiques et politiques qui façonnent le Royaume. Les avancées réalisées témoignent d’une volonté sincère d’articuler traditions et modernité, stabilité et aspirations populaires, dans un environnement régional difficile que le pays a su appréhender avec discernement. En occultant ces éléments, privilégiant des ragots infondés et des stéréotypes achevés, le texte favorise un récit alarmiste qui dessert tant la vérité que le dialogue constructif, alimentant des préjugés hérités d’une vision postcoloniale obsolète. Ainsi, loin d’un déclin annoncé, le Maroc trace un chemin fondé sur un leadership consciencieux, enraciné dans une histoire millénaire, et attentif aux défis actuels, tourné vers un destin porteur d’espoir. Il est temps que Le Monde renouvelle son regard avec honnêteté et respect, en dépassant les clichés et en intégrant la diversité de la voix marocaine. L’arrogance d’un regard extérieur ne doit jamais primer sur la réalité vécue. Les lecteurs de ce journal comme les autres, quand il s'agit du Maroc, méritent une information équilibrée, non partisane et ouverte, qui reflète la richesse et la profondeur d’une société et d'un Royaume en pleine transformation, fidèle à ses institutions et à son souverain.

Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents... 469

L’ensemble du monde occidental s’est retrouvé à Washington il y a quelques jours. Le président Trump cherche depuis son retour à sauver ce qui reste de l’Ukraine, et les Européens ne veulent véritablement pas que cela se fasse dans leur dos. Faute de jouer un rôle déterminant ils veulent au moins être là. I y va de leur crédibilité et surtout de leur image vis à vis du reste du monde. Surchauffée par une Europe à la langue plus longue que le bras, une Europe de plus en plus impuissante, l’Ukraine a subi, puis mené, une guerre qu’elle pensait remporter avec l’appui de l’Occident. A aujourd'hui elle a perdu 20% de son territoire et ce n'est pas fini. Au lieu que Volodymyr (Zelensky) aille traiter directement avec Vladimir (Poutine), il a cru plus malin d’aller chercher appui chez ceux qui, en fait, étaient déjà dans l’insuffisance depuis qu’ils ont délégué leur défense à l’OTAN, donc aux États-Unis. Les Européens vont l’apprendre à leurs dépens : on ne fait pas la guerre quand on n’en a pas les moyens. Ce même monde ne pipe mot sur ce qui se passe au Soudan. C’est moins «intéressant». Deux généraux, n’en portant que le nom, se sont lancés dans une compétition militarisée pour prendre le pouvoir, quelques jours seulement après avoir signé un accord pour se le partager. Depuis, la situation a évolué. Chaque jour, des vies sont perdues, des femmes violées, et des millions de personnes n’ont plus que l’errance dans le désert comme refuge... Pour le monde occidental, peut-être — je précise bien, peut-être — il ne s’agit que d’Africains qui, pour la plupart, se croient Arabes, et qui s’entretuent. La guerre au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, reste l’un des conflits les plus dramatiques et meurtriers depuis son déclenchement en avril 2023. Cette guerre oppose principalement deux forces rivales : les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ancien chef des milices Janjaweed. Ces dernières, avec leurs milices arabes alliées, sont responsables de massacres massifs, notamment à l’encontre des populations massalit et d’autres groupes non arabes du Darfour. En fait, ceux qui se considèrent comme arabes tuent et chassent de leurs terres ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme leurs semblables. La BBC vient de consacrer une enquête à ce sujet et a produit un documentaire qui interpelle la conscience collective, si, bien sûr, ce qui reste de conscience humaine prenait le temps de le voir. Le conflit est essentiellement une lutte de pouvoir entre les deux chefs militaires, qui avaient signé faut il le rappeler un pacte pour gouverner ensemble le pays. Le basculement dans les affrontements armés a été brutal et s’est étendu à plusieurs régions, notamment au Darfour, où les FSR et leurs alliés sont accusés de graves exactions. Les Janjaweed, milices se disant arabes auparavant soutenues par Omar El-Béchir, ancien président du Soudan, sont à nouveau actives sous la bannière des FSR, perpétrant des violences à caractère ethnique dont ils ne se cachent même pas. Sont également concernés dans l'affaire, le Mouvement de libération du Soudan (ALS/SLM), rebelles historiques du Darfour, fragmentée entre Minni Minnawi et Abdelwahid Mohamed al-Nur. Les massacres sont d’une ampleur terrifiante. Selon l’ONU, à Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 civils massalit ont été tués entre juin et novembre 2023 par les FSR et les milices arabes alliées. Plus largement, on compte plus de 150 000 morts en deux ans dans tout le Darfour, avec 13 millions de déplacés, soit la moitié de la population soudanaise, poussés au bord de la famine. Des ONG comme Médecins Sans Frontières alertent sur le risque imminent de massacres dans des villes comme El-Fasher, lourdement assiégée. Les violences comprennent également des destructions d’infrastructures civiles, écoles, mosquées. Les exactions sexuelles systématiques sont un autre aspect du massacre. Suite à une attaque meurtrière il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières vient d’ailleurs de fermer le seul hôpital encore en fonction à Zalengei, chef-lieu de la région, rendant impossible toute activité médicale. Ce n’est pas le premier hôpital à fermer ainsi. Malgré les preuves abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la réaction internationale reste largement inefficace. Si les États-Unis et l’ONU reconnaissent officiellement la gravité du génocide, leurs interventions directes et sanctions restent timides. L’Union africaine et l’ONU peinent à déployer des forces capables d’imposer la paix et de faire respecter le droit international. Les pays arabes, quant à eux, n’exercent aucune pression notable sur Hemedti ou Burhan, ce dernier jouant un rôle de poids au Soudan depuis longtemps. Ce silence est dénoncé comme une complicité par de nombreux observateurs, qui y voient une forme de racisme institutionnel dévalorisant les vies africaines, en particulier celles des populations massalit victimes des FSR. Le fait que Hemedti et ses alliés se réclament «arabes» en s’attaquant aux groupes dits «africains» contribue, selon certains, à l’indifférence des pays arabes, plus préoccupés par leurs dynamiques régionales que par les droits humains. Les organisations musulmanes internationales aussi n’ont pas non plus pris position avec force, malgré l’instrumentalisation fréquente des arguments religieux par les belligérants. Le conflit est également marqué par une contradiction religieuse profonde: le meurtre, l’injustice et la guerre entre musulmans sont formellement condamnés par l’islam, sauf en cas de légitime défense ou de lutte contre l’oppression. Or, les massacres perpétrés au Darfour sont régulièrement dénoncés comme contraires à ces principes par des intellectuels et leaders religieux musulmans, sans que ces condamnations aient un impact concret sur la violence. Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire mondiale actuelle, avec les 13 millions de déplacées. L’accès aux soins, à la nourriture et aux abris, reste plus que limité. Les populations civiles vivent dans une insécurité extrême, prises dans des luttes ethniques et politiques instrumentalisées par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir. La communauté internationale, les pays arabes et les acteurs musulmans semblent manquer à leurs responsabilités, laissant se perpétuer cette tragédie sous un silence inquiétant. Cet état de fait interroge non seulement la conscience collective mondiale, mais aussi la capacité réelle des institutions internationales à protéger les populations les plus vulnérables face à des violences d’une telle ampleur. La situation au Darfour et dans le reste du Soudan reste un cri d’alarme urgent à ne pas ignorer. L'espoir est que soit arrêtée au plus vite la guerre en Ukraine mais également au Soudan car là aussi se sont des générations innocentes qui paient le prix de la violence guerrière.

Greater Israel: A Threat to Peace and Stability... 3197

The past few weeks have been marked by rather disturbing statements from certain Israeli leaders, reigniting the fundamental debate around the borders of the Hebrew state. Since its creation in 1948, following a UN decision, Israel has never officially and permanently defined its borders—a unique situation that undermines regional stability as well as the credibility of international law. This absence of clear demarcation has severe consequences for a climate already marked by deep mistrust, both within the region and beyond. This situation is often exploited by those who do not stop calling Israel a "cancer" in the region. Unlike the majority of states, Israel did not specify its borders in its declaration of independence. The lines recognized internationally today are those of the 1949 armistice, known as the "Green Line," but they have been constantly altered by wars and territorial expansions, notably after the Six-Day War in 1967. Since that date, Israel has occupied the West Bank, annexed East Jerusalem and the Golan Heights, while Gaza Strip, occupied and then evacuated in 2005, remains subjected to strict control. Following recent developments consequent to October 7 and Israel’s disproportionate response, the current government no longer hides its intention to proceed with a new annexation. These recent declarations revive tensions, notably with references to "biblical borders." There is only one possible interpretation here: the outright annexation of the West Bank and a direct threat to neighboring countries. Statements by Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, Minister Smotrich, and other coalition members demonstrate a desire to maintain confusion, especially as ultranationalist voices continue to invoke the notion of "Greater Israel." This concept, based on religious texts, encompasses territories far beyond internationally recognized borders, potentially extending over the West Bank and even parts of Jordan, Lebanon, Syria, and Egypt. This is all the more worrying as this position faces only ineffective or inaudible denunciations from Arab countries, weakened by repeated divisions and contradictions within Palestinian ranks, exhausted by the sabotage of initiatives on both sides, and aggravated by the barely disguised interventionism of Iran, which has succeeded in bribing a Palestinian faction that weakens the cause, undermining any possibility of peace. This faction, so radicalized, has become an objective ally of Israel and is labeled a terrorist group. Simultaneously, there is the complicit inaction of Western countries, who plead only half-heartedly against various abuses. Underlying this is an anachronistic construction, a 19th-century invention aimed at masking centuries of Christian antisemitism—whether Catholic, Orthodox, or Protestant: Judeo-Christianity. This striking conflation serves to oppose Western civilization to the rest of the world, notably the so-called Arab world. By this conflation, at least in appearance, a hatred that has persisted since the first Christian martyr Stephen, stoned by the Pharisees, is buried. A hatred that has never ceased. Faced with this imbroglio, there is nothing but the chronic impotence of the UN. The question of respect for international law and the definition of Israel’s borders should pose a major challenge to Western powers, especially the United States. Historically, the UN was at the origin of Israel’s creation with Resolution 181 of 1947, but today it proves powerless against the country’s expansion and voluntary absence of border delimitation. Resolution 242, demanding withdrawal from territories occupied in 1967, has never been implemented, just like all resolutions involving the Hebrew state. Western countries, though allies of Israel and holders of significant leverage, have so far refused to compel Israel to comply with international norms, limiting themselves to diplomatic calls for the resumption of negotiations and recognition of a Palestinian state, especially since the beginning of this summer. To this, Israeli leaders respond with categorical refusal and an intermingling of antisemitism with opposition to or criticism of a government’s politics. For the current government, there is no room for maneuver: either one accepts the Israeli diktat, even when it involves violations of international law and denial of Palestinians’ human rights, or one is antisemitic. People forget that Palestinians are Semites too... This generates deplorable tensions with unfortunate consequences for many countries, as De Gaulle might have said. If not stopped, these recent developments will undoubtedly increase the risk to global stability. Until now, popular dissent in the region has been controlled, even prohibited, but for how long? The absence of recognized borders and the normalization of using religious narratives to legitimize possession of illegitimate lands constitute a direct threat to regional and global stability. To dare evoke "Greater Israel" is to legitimize expansionist aspirations, stir fear among neighbors, and fuel instability. In his recent speeches, the Israeli Foreign Minister does not hesitate to present the possibility of a Palestinian state as an existential threat to Israel. The current government does not want a Palestinian state, which remains the only foreseeable and logical solution for Israel’s very security, while maintaining ambiguity over territorial outlines can only perpetuate the conflict and block all prospects for lasting peace. Beyond the strategic and religious considerations, it falls to the international community, particularly Western countries, to take responsibility and finally demand that Israel define its borders in accordance with international law, as is the case for every other state. Without this perspective, any political solution to the Israeli-Palestinian conflict will remain a dead letter, with the ongoing risk of global conflagration. Israeli citizens must also take their responsibility. Continuing to vote for extremists is in no way a guarantee of security but rather a threat to the future of the children on both sides, even though a life in peace is possible. Many Israelis know this and shout it with all their might, but their calls remain unheard. It is with them that peace must be built, and they are numerous within Israel itself and across the world, particularly in the United States.

Grand Israël : une menace pour la paix et la stabilité 483

Les dernières semaines ont été marquées par des déclarations pour le moins déconcertantes de certains dirigeants israéliens, ravivant le débat fondamental autour des frontières de l’État hébreu. Depuis sa création en 1948, suite à une décision onusienne, Israël n’a jamais défini officiellement et durablement ses frontières, une situation unique qui fragilise la stabilité régionale ainsi que la crédibilité du droit international. Cette absence de délimitation a des conséquences lourdes sur un climat déjà marqué par un profond manque de confiance, tant dans la région qu’au-delà. Cette situation est souvent exploitée par ceux qui n’ont de cesse de qualifier Israël de «cancer» dans la région. Contrairement à la majorité des États, Israël n’a pas précisé ses frontières dans sa déclaration d’indépendance. Les lignes aujourd’hui reconnues internationalement sont celles de l’armistice de 1949, dites «ligne verte», mais elles ont été sans cesse modifiées par les guerres et les expansions territoriales, notamment après la guerre des Six Jours en 1967. Israël occupe depuis cette date la Cisjordanie, a annexé Jérusalem-Est et le plateau du Golan, tandis que la bande de Gaza, occupée puis évacuée en 2005, reste soumise à un strict contrôle. Après les récents développements consécutifs au 7 octobre et la réponse disproportionnée de l’État hébreu, le gouvernement en place ne cache plus sa volonté de procéder à une nouvelle annexion. Ces déclarations récentes ravivent la tension, notamment par l'évocation des « frontières bibliques ». Il n'y a là qu'une seule interprétation possible: l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et menace directe pour les pays limitrophes. Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ceux du ministre Smotrich et d’autres membres de la coalition au pouvoir, témoignent d’une volonté de maintenir la confusion, notamment quand des voix ultranationalistes continuent de faire allusion à la notion de «Grand Israël». Ce concept, fondé sur des textes religieux, englobe des territoires bien au-delà des frontières internationalement admises, s’étendant potentiellement sur la Cisjordanie, voire sur des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l’Égypte. Ceci est d’autant plus inquiétant que cette position n'a en face que des dénonciations inefficaces ou inaudibles des pays arabes, affaiblis par des divisions répétitives et des contradictions dans les rangs palestiniens, fatigués par le sabotage de toutes les initiatives des deux côtés et ulcérés par l’interventionnisme à peine masqué de l'Iran, qui a réussi à soudoyer une faction palestinienne affaiblissant la cause, sabordant toute possibilité de paix. Cette faction, tellement radicalisée, est devenue un allié objectif d'Israël et est qualifiée de terroriste. Parallèlement, il y a inaction complice des occidentaux, qui ne condamnent que du bout des lèvres les diverses exactions. En substrat, une construction anachronique, une invention du XIXe siècle visant à masquer des siècles d'antisémitisme chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou protestant : le judéo-christianisme. C'est un amalgame étonnant servant à opposer la civilisation occidentale au reste du monde, et notamment au monde dit arabe. Par cette amalgame voilà enterré tout au moins en apparence une haine qui a persisté depuis le premier martyr du christianisme Etienne, lapidé par les pharisiens. Une haine qui n'a jamais cessé. Face à cet imbroglio, il n’y a rien d’autre que l’impuissance chronique de l’ONU. La question du respect du droit international et de la définition des frontières d’Israël devrait poser un défi majeur aux puissances occidentales, et notamment aux États-Unis. Si l’ONU fut, historiquement, à l’origine de la création d'Israélien avec la résolution 181 de 1947, elle se révèle aujourd’hui impuissante face à l’expansion et à l’absence volontaire de délimitation des frontières du pays. La résolution 242, exigeant le retrait des territoires occupés en 1967, n’a jamais été appliquée, tout comme l’ensemble des résolutions impliquant l’État hébreu. Les États occidentaux, pourtant alliés d’Israël et détenteurs d’un pouvoir de pression, refusent jusqu’à présent de contraindre Israël à se conformer aux normes internationales, se limitant à des appels diplomatiques à la reprise des négociations et à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment depuis le début de cet été. À cela, les dirigeants israéliens répondent par un refus catégorique et une imbrication entre antisémitisme et opposition ou critique de la politique d’un gouvernement. Pour le gouvernement actuel, il n’y a aucune marge de manœuvre: ou on accepte le diktat israélien, même quand il s’agit de transgressions du droit international et de déni des droits humains des Palestiniens, ou on est antisémite. On oublie simplement que les Palestiniens sont aussi des Sémites... Cela engendre des tensions déplorables aux conséquences fâcheuses pour de nombreux pays, aurait dit De Gaulle. Ces derniers développements si non stoppés, vont sans doute accroître le risque pour la stabilité mondiale. Jusqu’à présent, la contestation des peuples de la région est contrôlée, voire interdite, mais jusqu’à quand ? L’absence de frontières reconnues et la normalisation du recours à des narratifs religieux pour légitimer la possession de terres illégitimes, constituent une menace directe pour la stabilité régionale et mondiale. Oser évoquer le «Grand Israël», c’est légitimer des velléités expansionnistes, susciter la crainte chez les voisins et alimenter l’instabilité. Dans ses récentes interventions, le ministre israélien des Affaires étrangères n’hésite pas à présenter l’éventualité d’un État palestinien comme une menace existentielle pour Israël. Le gouvernement actuel ne veut pas d’un État palestinien, pourtant seule solution envisagée et logique pour la sécurité même d’Israël, alors que maintenir l’ambiguïté sur le tracé des territoires ne peut que perpétuer le conflit et empêcher toute perspective de paix durable. Au-delà des considérations stratégiques et religieuses, il revient à la communauté internationale, et particulièrement aux Occidentaux, de prendre leurs responsabilités pour exiger enfin qu’Israël définisse ses frontières conformément au droit international, comme c’est le cas pour tout autre État. En dehors de cette perspective, toute solution politique au conflit israélo-palestinien restera lettre morte, avec le risque permanent d’un embrasement global. Les citoyens israéliens doivent également prendre leur responsabilités. Continuer à voter pour des illuminés ne constitue en rien une garantie de sécurité, mais davantage une menace pour l’avenir des enfants des deux camps, alors qu’une vie en paix est possible. Beaucoup d’Israélites le savent et le crient de toutes leurs forces, mais leurs appels restent imperceptibles. C’est avec ceux là qu’il faut construire la paix, et ils sont nombreux en Israël même et à travers le monde, notamment aux États-Unis.

N’Djamena-Kousséri Half Marathon: A Message for the UN and Everyone Working for Peace in the World 3446

Next September, more precisely on the 6th, an exceptional half marathon race will bring together the people of Kousséri, Cameroon, and N'Djamena, the capital of Chad. The athletes will start in front of the N’Djamena city hall and head towards Kousséri’s town hall, crossing the border between the two countries without any customs checkpoint or stop. On the contrary, authorities from both countries are collaborating to ensure that runners are supervised and secured on both sides under the best possible conditions. This will already be the third edition of this unprecedented race. This sporting event, largely sponsored by the African Athletics Confederation, goes beyond simple competition: it embodies a powerful symbol of rapprochement and reunification of the peoples of Central Africa, highlighting the deep human dimension of such an initiative. Indeed, the populations on both sides of the border share so much in common that this administrative boundary, a colonial legacy, cannot separate them. The strength of sport as a vector of unity is a slogan and a value we repeat on every occasion. But how many sporting events can truly embody it on the same scale as this unique race in the world? Sport, by its universal nature, has the rare power to transcend cultural, political, and social barriers. But here, this is the only sporting event where it transcends borders. In the border region between Cameroon and Chad, it is actually one and the same people who live here. Circumstances have made them two populations belonging to two different countries. On both sides of the border, people share history, traditions, and common challenges. In this context, which is not unique to this central African region, this half marathon represents far more than a simple endurance challenge. It is a bridge between communities often separated by artificial borders inherited from the colonial past. Running together, across spaces that connect these two neighboring cities, symbolizes the will to overcome historical divisions. Every step is an invitation to solidarity, mutual understanding, and the celebration of shared values such as respect, brotherhood, and peace. Kousséri and N'Djamena, though geographically close, have often been distanced by political tensions or administrative differences. But on the ground, in the heart of this race, the differences fade away. Runners, whether amateurs or professionals, from here or abroad since the race is international, share the same goal: moving forward together. This sporting initiative also allows the meeting of communities, families, youth, local leaders, and institutional actors from both countries. It encourages cultural, economic, and social exchanges, paving the way for more sustainable partnerships and regional stability. Here is a genuine message of hope for peace and reconciliation that the UN should hold up as an example, especially in the face of those who waste fortunes on endless conflicts. Examples are abundant... The Kousséri-N'Djamena half marathon sends a clear and inspiring message: despite borders and differences, it is possible to build human bridges, consolidate lasting peace based on mutual understanding and cooperation. In a world where ethnic and political conflicts often divide peoples, these moments of sporting gathering illustrate the power of dialogue and reconciliation. They express deep humanism, where each step taken on the ground is a step toward fraternization, toward rapprochement, toward a shared future. Beyond athletic performance, the half marathon between Kousséri and N'Djamena on September 6th is a true celebration of human unity. By bringing together peoples with close origins yet sometimes divided, it invites reflection on our ability to overcome the borders that separate us to prioritize what should unite us: brotherhood, peace, and hope for a better world. **The Human Dimension of Rapprochement and Reunification of Peoples finds a true embodiment in the N’Djamena-Kousséri Half Marathon, Bridge of Hope.** For those who understand, greetings.

Semi-marathon N’Djamena-Kousséri : un message pour l'ONU et tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde... 453

En septembre prochain, plus exactement le 6 du mois, une course de semi-marathon exceptionnelle réunira les populations de Kousséri, au Cameroun, et de N’Djamena, capitale du Tchad. Les athlètes prendront le départ devant la municipalité de N’Djamena pour se diriger vers la mairie de Kousséri, traversant la frontière entre les deux pays sans contrôle ni arrêt devant un quelconque poste douanier. Bien au contraire, les autorités des deux pays collaborent afin que les coureurs soient encadrés et sécurisés des deux côtés dans les meilleures conditions possibles. C'est déjà la 3ème édition de cette course d'un genre inédit. Ce rendez-vous sportif, largement parrainé par la Confédération Africaine d'Athlétisme, dépasse la simple compétition : il incarne un puissant symbole de rapprochement et de réunification des peuples d’Afrique centrale, mettant en lumière la dimension humaine profonde d’une telle initiative. En effet, les populations des deux côtés de la frontière ont tellement de choses en commun que cette frontière administrative, héritage du colonialisme, ne peut les séparer. La force du sport comme vecteur d’unité est un slogan et une valeur que nous répétons à chaque occasion. Mais combien d'événements sportifs peuvent réellement l’incarner dans la même dimension que cette course unique au monde ? Le sport, par sa nature universelle, possède ce rare pouvoir de transcender les barrières culturelles, politiques et sociales. Mais là c'est l'unique manifestation sportive où il transcende les frontières. Dans la région frontalière entre le Cameroun et le Tchad, c'est un seul et même peuple qui vit là. Les circonstances vont en faire deux populations de deux pays différents. Des deux côtés de la frontières les gens se partagent l’histoire, les traditions et aussi des défis communs. Dans ce contexte qui n'est pas particulier à cette région centrale de l'Afrique, cette course de semi-marathon représente bien plus qu’un simple défi d’endurance. C’est un pont entre des communautés souvent séparées par des frontières artificielles héritées du passé colonial. Le fait de courir ensemble, à travers des espaces qui relient ces deux villes voisines, symbolise une volonté de dépasser les divisions historiques. Chaque foulée est une invitation à la solidarité, à la compréhension mutuelle et à la célébration des valeurs communes, telles que le respect, la fraternité et la paix. Kousséri et N’Djamena, bien que géographiquement proches, ont souvent été éloignées par des tensions politiques ou des différences administratives. Mais sur le terrain, au cœur de cette course, les différences s’estompent. Les coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels, d’ici ou d’ailleurs, puisque la course est internationale, partagent un même objectif : avancer ensemble. Cette initiative sportive permet également la rencontre entre les communautés, les familles, les jeunes, les leaders locaux et les acteurs institutionnels des deux pays. Elle favorise les échanges culturels, économiques et sociaux, ouvrant la voie à des partenariats plus durables et à la stabilité régionale. Voilà un véritable message d’espoir pour la paix et la réconciliation, que l’ONU devrait citer en exemple, face à ceux qui passent leur temps à dilapider des fortunes dans des conflits sans fin. Les exemples ne manquent pas... La course de semi-marathon Kousséri-N’Djamena envoie un message clair et inspirant : malgré les frontières et les différences, il est possible de bâtir des ponts humains, de consolider une paix durable fondée sur la connaissance mutuelle et la coopération. Dans un monde où les conflits ethniques et politiques fragmentent souvent les peuples, ces moments de rassemblement sportif illustrent la force du dialogue et du rapprochement. Ils sont l’expression d’un humanisme profond, où chaque pas posé au sol est un pas vers la fraternisation, vers le rapprochement, vers un avenir partagé. Au-delà de la performance athlétique, la course de semi-marathon entre Kousséri et N’Djamena du 6 septembre est une véritable célébration de l’unité humaine. En rassemblant des peuples aux origines proches mais parfois divisés, elle invite à réfléchir sur notre capacité à dépasser les frontières qui nous séparent pour privilégier ce qui devrait nous unir : la fraternité, la paix et l’espoir d’un monde meilleur.**La Dimension Humaine du Rapprochement et de la Réunification des Peuples trouve dans le Semi-Marathon N’Djamena- Kousséri, Pont de l'Espoir, une véritable incarnation** A bon entendeur salut.

Legislative Elections 2026 in Morocco: A Democratic Challenge Driven by Royal Initiative 3667

His Majesty King Mohammed VI has officially tasked the Ministry of the Interior with preparing the 2026 legislative elections. This decision, announced in the 26th Throne Speech, represents both a solemn directive and a particular vote of confidence in the ministry. By the end of the year, the ministry is expected to have finalized the legal and organizational framework for the election. Following this, Mr. Abdelouafi Laftit convened the main political parties for inclusive consultations aiming to guarantee a "model," transparent, and credible election, in accordance with royal instructions. This approach reflects a clear desire to strengthen the organization of elections by removing them from the direct influence of the government, particularly its head, Mr. Aziz Akhannouch, who is also president of the RNI party. This party is seen as having significant influence over the electoral process. Entrusting this mission to the Ministry of the Interior, recognized for its role as an institutional arbiter, aims to limit direct political interference and prevent any attempt to capture the vote by certain actors in power. During the meeting, the minister emphasized the necessity for the elections to be "exemplary" and suggested that significant effort would be made to meet democratic and institutional expectations—implying that everything will be done to strictly implement the royal will, while distancing from all political factions. A new electoral code specific to the House of Representatives is therefore being prepared, with an adoption planned before the end of 2025. The ongoing reflections and discussions address several key areas: updating or simplifying voter lists, with reliance solely on identity cards to identify voters; the moralization and regulation of campaign financing through stronger control, possibly including caps on candidate and party spending. Better transparency and a review of electoral districts based on the latest census are also on the agenda. The issue of the number of polling stations—which exceeded 40,000 in the last election—should also be discussed, as well as the representation of approximately 6 million Moroccans living abroad. The current voting system, based on proportional representation by lists, could also be reconsidered to address shortcomings observed in 2021, particularly the tendency to favor "kingmakers" of deputies and local clientelism, often fueled by money. Within the political sphere, there is rather a radio silence. The impression is that political parties are either indifferent or strategically cautious. The debate and torrent of ideas are thus taking place among commentators and other writers. There is a shared feeling that things must change if political life is to regain meaning. This is what His Majesty desires. The introduction of a two-round single-member district voting system is one frequently cited idea as a possible way to reduce the influence of money and traditional networks of power. This voting method, never experimented with in Morocco, would favor a vote focused more on individuals than on party lists, thus strengthening democracy through better citizen mobilization and greater representativeness. So far, citizens have often been surprised by unnatural alliances formed after the vote, leaving voters without control over the final configuration. The two-round system has the advantage that any negotiation or alliance between parties occurs between the two rounds, at a time when citizens can still intervene by casting a second vote. This profound electoral reform could respond to a major challenge: citizens' disenchantment with politics, shown by high abstention rates, fueled by perceptions of insufficient renewal, party inefficiency, and therefore of elected bodies. To succeed, reform must go hand in hand with efforts by parties to renew their approaches, attract youth seeking alternatives, and rekindle popular interest in voting. Moroccan political parties have historically had an ambiguous relationship with voters beyond their traditional bases. They even seem to discourage mass participation in the electoral process, fearing that their often small membership, relative to the statutory electorate, would be diluted. The PJD came to power with only 1.3 million votes, about one-tenth of potential voters. Some parties hold parliamentary groups despite having obtained only around 200,000 votes or less. Parties are sometimes seen as unrepresentative and tainted by corruption accusations. However, they have a pragmatic interest in mobilizing their core voters to retain their political weight and public funding. The prospects for a dynamic electoral campaign today appear limited by a certain apathy among political actors, hindering the expected democratic momentum. Regarding the two-round single-member vote, although it might structure the political landscape around two major poles and encourage clearer alliances, it alone cannot neutralize the influence of money, networks tied to local leaders, or clientelism. This system could even exacerbate artificial polarization, marginalize smaller parties, and allow hidden alliances between major parties, harming transparency and democratic legitimacy. Risks also remain concerning lower participation between rounds and the complexity of changing voter opinions, potentially opening the door to strategic manipulations. Thus, complementary reforms are essential, notably in campaign finance transparency, the moralization of the electoral process, and control over local clientelism, to guarantee fairer and more credible political competition. The royal decision to entrust the Ministry of the Interior with election management, inclusive dialogue with parties, and the declared will to moralize the process demonstrate a strong ambition for profound reform toward a fairer, more equitable, and trustworthy election. The voting system remains central to the debate, but the success of the 2026 legislative elections will also depend on the ability to reinvent an electoral and political system capable of mobilizing citizens and establishing trust in Moroccan democracy. Citizens are also called upon to embrace greater honesty and responsibility.

Législatives 2026 au Maroc : un défi démocratique sous impulsion royale... 533

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a officiellement chargé le ministère de l’Intérieur de préparer les élections législatives de 2026. Cette décision, annoncée dans le 26ᵉ discours du Trône, constitue à la fois une directive solennelle et une marque de confiance particulière envers ce ministère. Avant la fin de l’année, le ministère devra alors avoir finalisé le cadre juridique et organisationnel du scrutin. Dans la foulée, M. Abdelouafi Laftit a convoqué les principaux partis politiques à des consultations inclusives visant à garantir « une élection exemplaire », transparente et crédible, en conformité avec les instructions royales. Cette démarche témoigne d’une volonté claire de renforcer l’organisation des élections en l’éloignant de l’influence directe du gouvernement, notamment celle de son chef, M. Aziz Akhannouch, également président du RNI. Ce parti est perçu comme ayant une influence conséquente sur le processus électoral. Confier cette mission au ministère de l’Intérieur, reconnu pour son rôle d’arbitre institutionnel, vise à limiter les interférences politiques directes et à prévenir toute tentative de captation du scrutin par certains acteurs en place. Le ministre, lors de la réunion, a insisté sur la nécessité que les élections soient « exemplaires » et a laissé entendre qu’un effort significatif serait déployé pour répondre aux attentes démocratiques et institutionnelles, sous-entendu que tout sera mis en œuvre pour une implémentation stricte de la volonté royale, à distance de toutes les factions politiques. Un nouveau Code électoral spécifique à la Chambre des représentants est donc en préparation, avec une adoption envisagée avant la fin 2025. Les réflexions et discussions en cours portent sur plusieurs axes essentiels : la mise à jour ou la simplification des listes électorales, avec le recours à la seule carte d’identité pour identifier les électeurs ; la moralisation et la régulation du financement des campagnes par un contrôle renforcé, voire un plafonnement des dépenses des candidats et des partis. Une meilleure transparence ainsi que la révision du découpage électoral fondée sur le dernier recensement sont également à l’ordre du jour. La question du nombre de bureaux de vote, qui dépassait 40 000 lors du dernier scrutin, devrait aussi être abordée, tout comme la représentation des quelque 6 millions de Marocains résidant à l’étranger. Le mode de scrutin actuel, basé sur la proportionnelle par listes, pourrait aussi être remis en question afin de remédier aux insuffisances constatées en 2021, notamment la propension à favoriser les «faiseurs» de députés et les clientélismes locaux, souvent nourris par l’argent. Dans la sphère politique, c’est plutôt silence radio. L’impression est que les partis politiques sont soit blasés, soit simplement stratégiquement attentifs. C’est donc chez les chroniqueurs et autres auteurs que se déroule le débat et foisonnent les idées. Le sentiment, tout de même partagé, est que les choses doivent changer si l’on veut redonner un sens à la vie politique. C’est ce que veut Sa Majesté. L’introduction d’un scrutin uninominal à deux tours est l’une des idées qui ressort souvent comme une piste possible pour réduire l’emprise de l’argent et des réseaux traditionnels d'influence. Ce mode de scrutin, jamais expérimenté au Maroc, favoriserait un vote davantage axé sur les individus plutôt que sur les listes de partis, renforçant ainsi la démocratie par une meilleure mobilisation citoyenne et une représentativité accrue. Jusqu’ici, les citoyens ont souvent été surpris par des alliances contre nature formées après le scrutin, dès lors que l’électeur n’a plus d’emprise sur la configuration finale. Le scrutin à deux tours a pour avantage que toute négociation ou alliance entre partis se fait entre les deux tours, donc à un moment où le citoyen peut encore intervenir par un second vote. Cette réforme électorale de fond pourrait répondre à un défi majeur : le désintérêt des citoyens pour la politique, manifesté par des taux élevés d’abstention, phénomène alimenté par une perception d’un renouvellement insuffisant, d’une faible efficacité des partis et, partant, des instances élues. Pour réussir, la réforme doit aller de pair avec un effort des partis pour renouveler leurs approches, attirer une jeunesse en quête d’alternatives et raviver l’intérêt populaire pour le vote. Les partis politiques marocains ont historiquement une relation ambiguë avec les électeurs en dehors de leurs bases traditionnelles acquises. Il semble même qu’ils découragent l’adhésion massive au processus électoral, de peur que leurs effectifs, souvent anecdotiques par rapport à la masse électorale statutaire, ne soient dilués. Le PJD a pris les rênes du pays avec seulement 1,3 million de voix, soit environ un dixième du nombre d’électeurs potentiels. Certains partis disposent de groupes parlementaires alors qu’ils n’ont obtenu que quelques 200 000 voix, voire moins. Les partis sont parfois perçus comme peu représentatifs et entachés d’accusations de corruption. Ils ont néanmoins un intérêt pragmatique à mobiliser leurs noyaux d’électeurs pour conserver leur poids politique et leur financement public. La perspective d’une campagne électorale dynamique semble aujourd’hui limitée par une certaine apathie des acteurs politiques, freinant l’élan démocratique attendu. Concernant le scrutin uninominal à deux tours, bien qu’il puisse structurer le paysage politique autour de deux grands pôles et favoriser des alliances plus claires, il ne saurait à lui seul neutraliser les influences de l’argent, les réseaux liés aux chefs communaux ou les clientélismes. Ce système peut même accentuer une bipolarisation artificielle, marginaliser les petits partis et laisser perdurer des alliances occultes entre grands partis, nuisant à la transparence et à la légitimité démocratique. Par ailleurs, des risques subsistent concernant la baisse de la participation entre les deux tours et la complexité du changement d’opinions des électeurs, pouvant ouvrir la voie à des manipulations stratégiques. Ainsi, des réformes complémentaires sont indispensables, notamment en matière de transparence du financement des campagnes, de moralisation du processus électoral et de contrôle des clientélismes locaux, pour garantir une compétition politique plus juste et plus crédible. La décision royale de confier au ministère de l’Intérieur la gestion du scrutin, le dialogue inclusif avec les partis, et la volonté affichée de moraliser le processus témoignent d’une ambition forte de réforme profonde pour une élection plus juste, équitable et digne de confiance. Le mode de scrutin reste au cœur des débats, mais la réussite des législatives de 2026 dépendra aussi de la capacité à réinventer un système électoral et politique capable de mobiliser les citoyens et d’instaurer la confiance dans la démocratie marocaine. Les citoyens aussi, sont appelés a davantage d'honnêteté et de responsabilité.

Ibtissam, please : Allah is Allah... 4063

Recently, Ibtissam Lachgar, who calls herself an activist, wore a T-shirt of no value, except that she deliberately intended to insult millions of Moroccans and undoubtedly many believers, Muslim or not. God is the omniscient Creator, regardless of religion or rituals. Madam found it clever to display a T-shirt with a strange inscription, not at all amusing: an offense to the divinity. No, madam, Allah is Eternal without beginning or end, beyond time. He is Almighty, and His power is infinite and absolute. He is Merciful, full of compassion and kindness towards human beings, including you. What did you have for breakfast that morning, madam? By this useless act, you seem to have forgotten that faith is also a fundamental right. Americans, whose modernity cannot be denied, claim it to the point of engraving it on their dollar bill. Belief in God, in Allah, is a fundamental, universal, immutable pillar. To say or imply mocking or even simply disrespectful words towards what is sacred in the collective consciousness is to hurt deep sensitivities. It is an affront to the spirituality of billions of people. Yes, it is important to remind that everyone is free to live their life and love whom they want. However, there is one condition: not to unnecessarily offend others. Inventing an impromptu epithet for Allah goes far beyond personal debates linked to sexual orientation: it harms the deep faith of billions of people, including the 36 million Moroccans. This provocation cannot be considered a mere wit or a brave claim: it is a misstep that threatens harmony and social cohesion. Indeed, God does not need anyone to defend Him, much less my humble self, but admit that God is everywhere, simply present in every believer outraged by your lowly stylized statement, which is not freedom of expression but a qualified insult. It is billions of believers you insult with your superfluous act. Moroccans who strive to make their country a state of law also want social peace and cohesion to be fully preserved, within necessary limits to freedom of expression. This freedom can be neither absolute nor without red lines, and this is a genuine protection. Elsewhere, where the state is less protective, a provocation like yours would have caused far worse consequences for you. My generation, and those that followed, have fought extensively for freedom, notably the freedom to express oneself, develop ideas, and help society evolve and emancipate within a civic framework. But madam, yes to freedom, but within respect for laws freely chosen by the majority. This is the foundation of democracy: adopting the will of the majority, even if very narrow. In 2011, it was broad enough to set supreme rules and strives to respect them at all costs. You must understand that freedom does not mean unlimited license. Democracy is based on a constitution and laws adopted by the people themselves. These laws define what is acceptable in public space. Your supporters, Mrs. Lachgar, often foreigners or fringe elements, must understand that it is Moroccans who decide on their laws, according to their history, culture, and values. It is not up to minorities, even vocal ones, or foreigners to this secular context, to redefine the rules of coexistence in a sovereign country. Yes, activism is vital and contributes to progress and the pushing of boundaries, but not sterile and counterproductive provocation such as you have just committed. It is also fair to acknowledge that Morocco has tolerated peaceful advances in favor of sexual minorities. Some of your acquaintances know this well. Debates, demands, and defense of individual rights are permitted, within legal and social frameworks. But when a public figure—as you are with your MALI—takes a "step too far" with a shocking gesture against the very essence of religion, this constitutes an unnecessary provocation, all the more serious when occurring in a sensitive period. You are a declared repeat offender who has so far gotten away with it. This shows a tolerance, albeit relative, but tolerance nonetheless, towards movements as marginal as yours. Minorities have always existed and always will, but you should understand that cohesion is a heavy responsibility of the state, and it is unacceptable to play with such a sovereign prerogative with multiple facets. Your arrest or administrative detention should not be seen solely as a sanction but rather as a protective measure. Would you have taken a few steps in public space with your T-shirt without becoming a target for a probable violent extremist, ready to resort to illegality? On the very day of your counterproductive gesture, police services uncovered yet another vehement extremist, ready according to his ideology to restore a "perfect world" where people like you have no place. It escapes you that Morocco firmly fights all forms of extremism, religious or ideological, and is an ideal target precisely because it accepts differences and diverse orientations, because it does its best to leave room and space for everyone. Freedom to think and live is precisely the opposite of extremism, whatever form it takes. Protecting social peace also means protecting those who sometimes unconsciously or knowingly contribute to destabilizing it, as you do. You may not know, but in France, a mayor had to suspend the screening of the film "Barbie," which promotes homosexuality, under pressure from some inhabitants of his municipality. This shows that even further north, there are still hostile reactions to your orientations. Morocco is a nation rooted in strong historical, cultural, and religious values, with certainly some hypocrisy. This is not a flaw but possibly a true asset. Individual freedom must be exercised within the framework of respect for democratically defined values and laws. Your mistake was to cross these boundaries, thus shaking one of the indisputable foundations of Moroccan identity. It is up to everyone, Moroccans and residents, to respect the country's tranquility and allow everyone the freedom to live in peace, without provoking or dividing.

Non Ibtissam : Allah est Allah... 712

Récemment, Ibtissam Lachgar, qui se dit militante, a arboré un T-shirt d’une valeur nulle, si ce n’est qu'elle a programmé ainsi d'agonir des millions de marocains et sans doute beaucoup de croyants, musulmans ou non d’ailleurs. Dieu est le créateur omniscient, quelle que soit la religion ou les rituels. Madame a jugé intelligent d'exhiber un tee-shirt avec une inscription étrange, pas du tout amusante: une offense à la divinité. Non, madame, Allah est Éternel sans commencement ni fin, au-delà du temps. Il est Tout-Puissant, et sa puissance est infinie et absolue. Il est Miséricordieux, plein de compassion et de bonté envers les êtres humains, vous comprise. De quoi était fait votre petit déjeuner ce matin-là madame? Par cet acte inutile, vous semblez avoir oublié que la foi est également un droit fondamental. Les Américains, dont on ne peut nier la modernité, le revendique au point de l’avoir gravé sur leur dollar. La croyance en Dieu, en Allah, est un pilier fondamental planétaire, universel, immuable. Dire ou insinuer des propos moqueurs, ou même simplement irrespectueux, envers ce qui est sacré dans la conscience collective, c’est blesser des sensibilités profondes. Il s’agit d’un affront à la spiritualité de milliards de personnes. Oui, il est important de rappeler que chacun est libre de vivre sa vie et d’aimer qui il veut. Il est tout de même une condition à cela: ne pas heurter inutilement les autres. Inventer un qualificatif impromptu à Allah dépasse largement les débats personnels liés à l’orientation sexuelle: cela porte atteinte à la foi profonde de milliards de gens, dont les 36 millions de marocains. Cette provocation ne peut être considérée ni comme un simple trait d’esprit ni comme une revendication courageuse: c’est un dérapage qui menace l’harmonie et la cohésion sociale. Effectivement, Dieu n'a besoin de personne pour le défendre, encore moins de mon humble personne, mais avouez que Dieu est partout, et tout bonnement en chaque croyant qui se retrouve ici outré par votre propos bassement stylisé, qui n’est pas de la liberté d’expression, mais une insulte qualifiée. Ce sont des milliards de croyants que vous outragez par votre geste superflu. Les Marocains qui œuvrent pour faire de leur pays un État de droit, veulent aussi que soit pleinement préservée la paix sociale ainsi que la cohésion, dans des limites nécessaires à la liberté d’expression. Celle ci ne peut être ni absolue, ni sans lignes rouges et c'est là une véritable protection. Ailleurs, là où l’État n’est pas aussi protecteur, une provocation comme la vôtre aurait entraîné des conséquences autrement plus graves pour vous. Ma génération, et celles qui ont suivi, ont milité considérablement pour la liberté, notamment celle de s’exprimer, de développer des idées, et d’aider la société à évoluer, à s’émanciper dans un cadre citoyen. Mais madame, oui à la liberté, mais dans le respect des lois choisies librement par la majorité. C’est là le fondement de la démocratie: faire sienne la volonté de la majorité, même si très étroite. En 2011, elle était très large à se fixer des règles suprêmes et s’efforce de les respecter coûte que coûte. Il faut bien comprendre que la liberté ne signifie pas une licence illimitée. La démocratie repose sur une constitution et des lois adoptées par le peuple lui-même. Ce sont ces lois qui définissent ce qui est acceptable dans l’espace public. Vos soutiens Mme Lachgar, souvent étrangers ou à la marge, doivent intégrer que ce sont les Marocains qui décident de leurs lois, selon leur histoire, leur culture et leurs valeurs. Ce n’est pas à des minorités, même revendicatrices, ni à des étrangers à ce contexte séculaire, de redéfinir les règles du vivre-ensemble dans un pays souverain. Oui, le militantisme est salvateur et participe au progrès et au recul des lignes, mais pas la provocation stérile et contreproductive, telle que vous venez de commettre. Il est aussi juste de reconnaître que le Maroc a su tolérer des avancées pacifiques en faveur des minorités sexuelles. Certaines de vos fréquentations le savent fort bien. Les débats, les revendications et la défense des droits individuels sont permis, dans le respect des cadres légaux et sociaux. Mais lorsqu'une personnalité se disant publique et vous l’êtes avec votre MALI, fait le "pas de trop" avec un geste choquant contre l’essence même de la religion, cela constitue une bravade inutile, d’autant plus lourde de conséquences lorsqu’elle intervient en période sensible. Vous êtes une récidiviste déclarée qui à chaque fois s'en est sortie. Cela témoigne d’une tolérance, relative certes, mais tolérance tout de même, envers des mouvements aussi marginaux que le vôtre. Les minorités ont toujours existé et seront toujours là mais vous devriez assimiler que la cohésion est une responsabilité lourde de l’État, et qu’il n’est pas acceptable de jouer avec une telle prérogative régalienne aux multiples facettes. L’arrestation ou la mise à l’abri administrative dans votre cas ne doit pas être vue uniquement comme une sanction, mais censément comme une mesure de protection. Auriez-vous fait quelques pas dans l’espace public avec votre T-shirt sans devenir cible d'un probable extrémiste violent, prêt à recourir à l’illégalité ? Le jour même de votre geste contreproductif, les services de police venaient de débusquer un énième adepte de la véhémence, prêt à rétablir selon son idéologie "le monde parfait" où des personnes comme vous n'ont pas droit de cité. Il ne vous a pas échappé, que le Maroc lutte fermement contre toutes les formes d’extrémisme, qu’ils soient religieux ou idéologiques, et qu’il en est la cible idéale justement parce qu’il accepte les différences et les orientations diverses, parce qu’il fait de son mieux pour laisser une marge et un espace à chacun. La liberté de penser, de vivre, est justement aux antipodes de l’extrémisme, quel qu’il soit. Protéger la paix sociale, c’est aussi protéger ceux qui contribuent à la déstabiliser, parfois inconsciemment ou sciemment, comme c’est votre cas. Vous ne le savez peut-être pas, mais en France, un maire a dû suspendre la projection du film « Barbie » faisant l’apologie de l’homosexualité, sous la pression de quelques habitants de sa mairie. C’est dire que plus au nord aussi, malgré tout, il y a encore des réactions hostiles à vos orientations. Le Maroc est une nation ancrée dans des valeurs historiques, culturelles et religieuses fortes, avec sans doute aucun quelques hypocrisies. Ce n’est pas une tare, mais possiblement un atout véritable. La liberté individuelle doit s’exercer dans le cadre du respect de valeurs et de lois démocratiquement définies. Votre erreur a été de dépasser ces bornes, bousculant ainsi l’un des fondements incontestables de l’identité marocaine. Il appartient à chacun, marocains et résidents, de respecter la quiétude du pays et de laisser à tous la liberté de vivre en paix, sans provoquer ni diviser.

Confiscated Freedoms: El Harrach and Tindouf, Two Faces of the Same Oppression... 4306

It was while reading, moved, the heartbreaking letter from Algerian writer Boualem Sansal, addressed ultimately to everyone, that the idea for these few lines came to me. In this letter, written from El-Harrach prison, Sansal fiercely denounces the political repression and arbitrary incarceration imposed by the Algerian regime. This denunciation quickly made me think of the tragic situation of the population confined by the same regime for nearly fifty years in the Tindouf camps in Algeria. My thoughts wandered randomly between the zealots who are there, like my high school friend Sadati, bearers of a chimera; those who stay there without even knowing why; those who have aged there; those buried there; and those born there. It is on these last that my thoughts particularly lingered. The Tindouf camps shelter a few thousand young people born in exile, rather exposed where their parents ultimately did not choose to be, under extremely harsh conditions. For many, they are not even originally from the coveted lands nor bear any claim. They mainly depend on humanitarian aid, live in total precariousness, and see their well-being deteriorate, while those living just a few miles away enjoy abundance, comfort, and rights. They did not ask to be there and dream, like all their peers, of a better life, which truly exists on the other side. Unlike a traditional prison with visible walls, like El Harrach, the Tindouf camps are an open-air prison, a constrained space where these youths are held without trial, without hope of freedom, nor any possibility of returning to their homeland—not by their own choice, but that of their jailers. The common point between El Harrach and Tindouf: the sordid game of a military regime from another era. This prolonged situation strikingly evokes the deprivation of freedom suffered by the detainees of Tindouf and the Algerian political prisoners Boualem Sansal describes in his letter. Both embody the same silenced voice, the same hope confiscated by the whims of officers who only carry the name, and by a military caporalism that, since 1962, continuously invents enemies, uses torture, repression, and deprivation of fundamental rights to maintain its grip on one of the richest countries in the world. This regime has stifled all democratic expression, from annulling election results to the spectacular assassination, broadcast live on television, of President Mohamed Boudiaf, sending a message of terror to the whole people. Recently, it brazenly repressed the peaceful Hirak protests and imprisoned their leaders. This regime no longer hesitates to mistreat even its most loyal servants. Randomly, prime ministers, ministers, high dignitaries, businessmen, generals, and journalists, even foreigners, find themselves subjected to quick trials where only the voice of their master resounds. They end up in the same prison, the famous El Harrach. In his letter, Sansal expresses the physical and moral pain of a man imprisoned for having evoked history, dared to defend justice and dignity. His words carry the voice of all those whom the regime seeks to silence. This captive voice painfully echoes the fate of the youngsters held in Tindouf, also deprived of their most basic freedoms and condemned to endless waiting in a desert environment, hostile and hopeless. Far from being a mere analogy, this comparison reveals a universal reality: whether behind bars or in the vast inhospitable desert, deprivation of freedom, forced exile, and broken hope remain the instruments of relentless political oppression. For these youths, the "march through an endless desert" is both a physical ordeal marked by extreme poverty, scorching heat, and isolation, and a metaphor for their quest for identity, dream of regaining their freedom, and joining the motherland. Beyond denunciation, in his letter, Sansal makes a solemn appeal to France, asking it not to sacrifice its values on the altar of mercantile contingencies. The same appeal is addressed to the international community, on behalf of the young detainees of Tindouf, so that human rights principles are not sacrificed on the altar of geopolitical interests. This appeal is all the more relevant facing the situation of these youths, many of whom are not even originally from the Moroccan Sahara but are still imprisoned in a situation of exile and oblivion. Thus, behind two different walls, a prison cell and undocumented, unrecognized refugee camps, lies the same tragedy: human beings reduced to waiting, to deprivation of liberty, and to a silent struggle not to disappear. This convergence highlights the urgency of strong humanitarian and political action to end these imprisonments so that freedom of thought, of living, and of deciding one’s own destiny is never again captured by an oppressive political machine, devised and implemented by an anachronistic military staff. Thank you, sir, for awakening in me this fiber of compassion, even pity, for young people who deserve to live a better future. I take here again Boualem Sansal’s words, which I address to the youth imprisoned in Tindouf: *"Fear is a prison larger than the one where I find myself, and it is harder to break. But I know that one day, the wall will fall. Dictators always end up falling."* Youth of Tindouf, You will break the barbed wire, you will cross the checkpoints to return home by the strength of your character and the power of your will. Your country, that of your ancestors, the Kingdom of Morocco, awaits you; the future opens its arms to you; life will smile upon you for eternity, you will taste freedom there, the joy of living, of building yourself and of ensuring a happy future for your children. Your dreams will come true there and your ambitions will be realized. You will be the continuation of your ancestors in a diverse and powerful nation as it has been for centuries. You will help enrich humanity by your knowledge, your creativity, your genius. You just have to dare.

Libertés confisquées : El Harrach et Tindouf, deux visages d’une même oppression 628

C’est en lisant, ému, la lettre bouleversante de l’écrivain algérien Boualem Sansal, adressée finalement à tous, que l’idée de ces quelques lignes m’est venue. Dans cette lettre, écrite depuis la prison d’El-Harrach, Sansal dénonce avec force la répression politique et l’enfermement arbitraire imposés par le régime algérien. Cette dénonciation m’a rapidement fait penser à la situation tragique de la population enfermée par ce même régime depuis près de cinquante ans dans les camps de Tindouf, en Algérie. Mes pensées ont vagabondé pêle-mêle entre les zélés qui y sont, comme mon ami de lycée Sadati, porteurs d’une chimère, ceux qui y séjournent sans même savoir pourquoi, ceux qui y ont vieilli, ceux qui y sont enterrés et ceux qui y sont nés. C’est sur ceux-là que ma pensée s’est tout particulièrement arrêtée. Les camps de Tindouf abritent quelques milliers de jeunes nés en exil, plutôt à découvert là où leurs parents n'ont finalement pas choisi d'être, dans des conditions extrêmement difficiles. Pour beaucoup, ils ne sont même pas originaires des terres convoitées ni porteurs d'une quelconque revendication. Ils dépendent essentiellement de l’aide humanitaire, vivent dans la précarité la plus totale, et voient leur bien-être se détériorer, alors que ceux vivant à quelques encablures bénéficient d’abondance, de confort et de droits. Ils n'ont pas demandé à être là et rêvent, comme tous ceux de leur âge, à une vie meilleure, celle de l’autre côté en est bien une. Contrairement à une prison classique aux murs visibles, comme celle d’El Harrach, les camps de Tindouf en sont une à ciel ouvert, un espace contraint où ces jeunes sont séquestrés sans jugement, sans perspective de liberté, ni possibilité de retour sur leur terre natale, non par choix volontaire, mais par celui de leurs geôliers. Point commun entre El Harrach et Tindouf : le jeu sordide d’un régime militaire d’un autre temps. Cette situation prolongée évoque de façon saisissante la privation de liberté subie par les séquestrés de Tindouf et les prisonniers politiques algériens que Boualem Sansal décrit dans sa lettre. Tous deux incarnent cette même voix étouffée, ce même espoir confisqué par les caprices d’officiers qui n’en portent que le nom, et par un caporalisme qui, depuis 1962, ne cesse de s’inventer des ennemis, d’utiliser la torture, la répression et la privation des droits fondamentaux pour maintenir sa mainmise sur l'un des pays les plus riches du monde. Ce régime a étouffé toute expression démocratique, allant de l’annulation de résultats d’élections jusqu’à l’assassinat spectaculaire, retransmis en direct à la télévision, du président Mohamed Boudiaf, pour faire passer un message de terreur à tout un peuple. Récemment encore, il a réprimé sans gêne les manifestations pacifiques du Hirak et emprisonné ses leaders. Ce régime n’hésite même plus à malmener ses plus fidèles serviteurs. Pêle-mêle, chefs de gouvernement, ministres, hauts dignitaires, hommes d'affaires, généraux et journalistes, même étrangers d’ailleurs, sont l’objet de procès expéditifs où seule la voix de son maître retentit. Ils se retrouvent dans la même prison, la célébrissime El Harrach. Dans sa lettre, Sansal exprime la douleur physique et morale d’un homme enfermé pour avoir évoqué l'histoire, osé défendre la justice et la dignité. Ses mots portent la voix de tous ceux que le régime cherche à réduire au silence. Cette voix captive trouve un écho douloureux dans le sort des jeunes séquestrés de Tindouf, eux aussi privés de leurs libertés les plus élémentaires et condamnés à une attente interminable dans un environnement désertique, hostile et sans perspective. Loin d’être une simple analogie, cette comparaison révèle une réalité universelle : qu’elle soit derrière des barreaux ou dans l’immensité inhospitalière du désert, la privation de liberté, l’exil forcé et l’espoir brisé restent les instruments d’une oppression politique implacable. Pour ces jeunes, la « marche à travers un désert sans fin » est à la fois une épreuve physique, marquée par la pauvreté extrême, la chaleur accablante et l’isolement, et une métaphore de leur quête d’identité, de leur rêve de recouvrer leur liberté et de rejoindre la mère patrie. Au-delà de la dénonciation, dans sa lettre, Sansal lance un appel solennel à la France, qu’il prie de ne pas sacrifier ses valeurs sur l’autel de contingences mercantiles. Le même appel est adressé à la communauté internationale, au nom des jeunes séquestrés de Tindouf, pour que les principes des droits humains ne soient pas sacrifiés sur l’autel des intérêts géopolitiques. Cet appel prend tout son sens face à la situation de cette jeunesse, dont une grande partie n’est même pas originaire du Sahara marocain, mais qui continue d’être enfermée dans une situation d’exil et d’oubli. Ainsi, derrière deux murs différents, une cellule de prison et des camps de réfugiés non recensés, non reconnus en tant que tel, se cache la même tragédie : celle d’êtres humains réduits à l’attente, à la privation de liberté et à un combat silencieux pour ne pas disparaître. Cette convergence met en lumière l’urgence d’une action humanitaire et politique forte pour mettre fin à ces enfermements, afin que la liberté de penser, de vivre et de décider de son propre destin ne soit plus jamais capturée par une machine politique oppressive, pensée et implémentée à partir d’un état-major anachronique. Merci, Monsieur, d’avoir réveillé en moi cette fibre de compassion, voire de pitié, pour des jeunes qui méritent de vivre un avenir meilleur. Je reprends ici ces mots de Boualem Sansal, que j’adresse aux jeunes séquestrés de Tindouf : « La peur est une prison plus vaste que celle où je me trouve, et elle est plus difficile à briser. Mais je sais qu’un jour, le mur tombera. Les dictateurs finissent toujours par tomber. » Jeunes de Tindouf, Vous briserez les barbelés, vous franchirez les check-points pour rentrer chez vous, par la force de votre caractère et la puissance de votre volonté. Votre pays, celui de vos ancêtres, le Royaume du Maroc, vous attend ; l’avenir vous y tend les bras ; la vie vous y sourira pour l’éternité, vous y gouterez à la liberté, à la joie de vivre, de vous construire et d'assurer un avenir heureux à vos enfants. Vos rêves s'y réaliseront et vos ambitions se concrétiseront. Vous y serez le prolongement de vos ancêtres dans une nation diverse et puissante, comme elle le fût des siècles et des siècles durant. Vous y participerez à enrichir l'humanité par votre savoir, votre créativité, votre génie. Il faut juste oser.

Genesis... 7470

I greatly enjoy looking out windows, any windows. Windows have always offered me a picture of life. A picture that constantly changes, a picture that I alone see before it disappears forever. Maybe that is where my taste for the ephemeral comes from. It is my only certainty. What I am also sure of is that it comes from the fact that as a baby and young child, my mother would place me by the window where I would hold onto a grille. An opportunity to be both inside and outside at the same time and to let her go about her many responsibilities as a housewife. It was a traditional Moroccan grille, typical of ours. Today, I have reused that same grille design on the windows and balconies of my house. I have in fact remained my mother’s eternal child, no doubt like we all remain so, but probably differently, otherwise, uniquely. The window is an escape from the cramped space of the house. In fact, all houses are cramped. The house, paradoxically despite its smallness, is a space of freedom, intimacy, and security. It is also a space that distances the horizon and makes it sublime. The window allowed me to raise my head and look far. As far as this window allowed me to see. The house cultivates the dream; the window waters it. On the evening my mother passed away, I stood by the window. It seemed to me I heard her voice again speaking from afar to reassure me. My mother loved me very much. She did not say it, but made me feel it through the tone of her voice, her gaze, and a slight smile at the corner of her lips. A smile she had a special secret to. My mother’s smile was genetic. I clearly saw she inherited it from my grandmother—Cherifa Lalla Zhour had the same smile. My mother was not expansive. She extended her love to my children later, and I felt it. I was her eldest, her first female experience, her first pains, her first childbirth, the first baby cry to her ears. I owe my mother much: the sensation of a pencil in hand, the touch of the softness of paper before writing on it, the taste for reading and the pleasure of manual work. My mother was among the first classes of the modern school in Fès. My maternal grandfather, Si Ahmed Ben Ali, had the wisdom to send her to school against the opinion of people at the time—family, neighbors, and onlookers. She traveled a long distance from Saqaet El Abbassyine to her school. It was in Fès j’did, a neighborhood of great nationalists, intellectuals, artists, and state clerks: Bahnini, Benbouchta, Moulay Ahmed El Alaoui, Ahmed Chajai, and many others. It is the stronghold of Wydad of Fès. I have many wonderful memories of Saqaet El Abbassyine. From time to time, I go for a walk there to recharge myself. The dilapidation of Bab Riafa, the sad passage by Lalla Ghriba to reach Saqaet El Abbassyine, the continuation by Sidi Hmama to arrive at Qobt Assouk, saddens me every time. So, to soothe my pain and sorrow, I go and sit at Bab Boujloud to enjoy a good glass of tea prepared in a traditional samovar, under the famous mulberry tree. The magic of Fès is unmatched. My father, on the other hand, was affection in the absolute. The exemplary man. The man who forged my pride and committed my life to serving the country. Moroccan at heart, attached to the land of his ancestors. Proud to have been an active nationalist against the protectorate. He spoke of his people’s struggle against French soldiers. He kept fresh memories of the fights of Bou Gafer and the brave battle of his people. He was happy to have served his country but also disappointed with the evolution of some things. He said that we were losing our soul with the decline of our attachment to ancestral values; remembered by all the families of old Rabat who still recall him for having treated their children and eased their pains. He passed away certain that Morocco could have done better. He remained attached to his parents and adored them, attached to his native land that he visited every year, attached to his people to whom he offered land to expand the Sidi Daoud cemetery, his forever village, today swallowed by a soulless Ouarzazate. I am not surprised. My father is a direct descendant of Sidi Daoud, a Sufi Sheikh and great scholar who left many works including the famous *Oumahat Al Wataeq, Al Mountafaa Bih Fi Anawazil*. My father loved Rabat and its beach. It was there he saw the sea for the first time in his life, coming from the other side of the Great Atlas, which climate change is now altering. It was at the Rabat beach that he learned to swim. Today, his grave overlooks that beautiful beach and ocean. His resting place is bathed in the sea air that blows continuously over the hilltop, the final abode of thousands of souls at rest, of lives both rich and less rich, and of memories forever lost. The cemetery tells a lot about the place we give to our dead, and it does not speak well of us. So, like my brothers and sisters—Jalil, Moughni, Rajae, Atika, Abdelmoutaleb, Elhoussein, Soumaya, I am a kind of accident of nature. A father from Ouarzazate marrying a girl from Fès; that was rare. It was 1950. The maternity hospital where my lungs filled for the first time with air and where I cried out announcing my coming to life is still there. It was Tuesday, 11:37 am, May 15, 1951. Each time I pass by, something brings me back to memories I have created from my mother's stories. I see again her pride and my father's joy at my birth. By chance, on the way to bury my mother, and years later my father, we passed along the Almohad wall. The historic maternity hospital of Rabat is just behind. The circle was thus completed. My mother's name was Lalla Amina Makhloufi and my father’s Ahmed Belhoucine El Ouarzazi. The civil registry attendant gave him the surname Daouda, probably because he was born in Sidi Daoud or simply because that person had been influenced by a stay in sub-Saharan Africa...

Stray dogs and cats: a growing challenge for public health and urban peace in Morocco... 10072

The proliferation of stray dogs and cats in the streets raises major challenges for urban quality of life and even more so for public health. As their numbers increase exponentially, the consequences are multiple: noise nuisances, risk of accidents, spread of diseases, and a sense of insecurity for many citizens. A notable aspect of this issue is the significant difference between the social perception of cats and stray dogs. Cats, often perceived as less aggressive, are generally not considered harmful. They are abundantly fed in public spaces by individuals, sometimes due to so-called religious beliefs. According to some, Muslims should show compassion towards cats, which would explain a certain social tolerance towards them. They thus benefit from some benevolence and are extremely numerous, living and multiplying in public spaces without being disturbed; on the contrary, shelters are often provided to help female cats give birth peacefully. In contrast, stray dogs do not receive the same treatment. Many people suffer from cynophobia (fear of dogs), a quasi-cultural phenomenon. More often perceived as a threat, especially because of their ability to attack, they are generally criticized. This negative image has been reinforced following several serious incidents in recent years: violent attacks resulting in serious, even fatal injuries have marked public opinion and increased concerns. The massive presence of these stray animals has direct repercussions on public health. The absence of veterinary control and regular sanitary interventions promotes the spread of diseases transmissible to humans. Stray dogs and cats can carry highly contagious and serious diseases. This issue is even more worrying in dense urban areas where contact between animals and humans is frequent. Children, in particular, are especially vulnerable to bites or scratches, as well as to the infections that may result. The health risk is therefore extremely concerning, especially since many diseases can be transmitted to humans. 1. Rabies: a deadly viral disease mainly transmitted by the bite or scratch of an infected dog. It remains a major public health problem in several regions despite vaccination campaigns. Nearly 400 cases and 20 deaths are recorded each year. Four recent death cases have been widely reported. 2. Toxoplasmosis: an infection caused by the parasite Toxoplasma gondii, transmitted by contact with contaminated cat feces, notably via litter. Generally mild, it poses a serious risk for pregnant women, potentially causing fetal malformations. 3. Leptospirosis: a bacterial disease transmitted by the urine of infected dogs, which can cause serious infections in humans. Between 2005 and 2017, 372 cases were declared with a mortality rate of 17.7%. 52.2% of cases occurred in urban areas. 4. Leishmaniasis: a serious parasitic disease transmitted by stray dogs, which are reservoirs of this parasite. Nearly 2,000 cases per year. 5. External and internal parasites: fleas, ticks, intestinal worms, which can also infect other animals. 6. Cat scratch disease: caused by the bacterium Bartonella henselae. It causes fever, swollen lymph nodes, and fatigue, especially in children and immunocompromised people. 7. Ringworm: a contagious fungal infection through contact with the fur or environment of infected cats, causing distressing skin lesions. 8. Pasteurellosis: a bacterial infection transmitted by bite or scratch, caused by Pasteurella multocida, which can cause local pain and inflammation. 9. Echinococcosis: a parasitic disease related to intestinal worms developed in cats, which can severely affect the human liver and lungs. 10. Mange and other parasitic infections: transmitted by direct contact with affected stray cats. Strict sanitary management is therefore necessary, including vaccination, sterilization, and responsible handling of this animal population in urban areas. Beyond health risks, stray animals cause nuisances in streets and residential neighborhoods. Nocturnal barking disturbs residents' sleep, while droppings in public spaces degrade cleanliness and the image of cities. Facing this complex situation, several approaches can be considered. It is crucial to develop awareness campaigns to encourage citizens to adopt responsible behaviors, especially regarding food given to stray animals. Special emphasis should be placed on sterilization to control reproduction. Moreover, implementing integrated public policies combining capture, veterinary care, and relocation of stray animals appears essential. These measures must respect the cultural and religious sensitivities of the country, notably involving religious authorities in creating harmonious responses. A fundamental effort towards creating dedicated spaces—shelters and controlled feeding points—could channel animal presence and reduce conflicts with the population. Moroccan NGOs published an open letter addressed as a last resort to His Majesty the King on August 3rd, reacting to extermination campaigns led by some local authorities:* "We have exhausted all institutional channels without finding attentive ears among the authorities concerned," *they say, describing the methods used as "cruel,*" contradicting " *the values of compassion promoted by religion and the monarchy." The problem is exacerbated, according to some, by an ineffective public policy and a lack of resources dedicated to capture, sterilization, and care. The cycle of proliferation would continue, reinforcing a difficult-to-reverse spiral. The government denies these accusations and states that it applies the method **"Trap, Neuter, Vaccinate" **(catch, sterilize, vaccinate, and release animals identified by an ear tag in their original territory). It would have allocated 230 million dirhams to this. However, few tagged animals are seen in the streets. Clearly, this is not just an animal issue but a major public health and urban coexistence challenge that requires a pragmatic and balanced approach, respectful of traditions and sanitary and security needs.

Multidimensional Poverty: Decoding the Oxford Index and the Situation in Morocco 10924

When poverty is mentioned, it is often thought of as insufficient income. However, poverty encompasses much broader and more complex dimensions such as access to education, health, decent housing, and other basic resources depending on societies and their cultures. It is on this or a very similar basis that the Multidimensional Poverty Index (MPI) was designed and unveiled in 2010 by the Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) at the University of Oxford. The index was adopted during the 20th anniversary of the United Nations Development Programme (UNDP). But what exactly is multidimensional poverty or the Oxford Index? *Multidimensional poverty is the simultaneous and synchronous deprivation experienced by individuals across different essential aspects of life. The Oxford Index, or MPI, aims to measure this aspect of poverty based on 10 indicators grouped into three main dimensions: health, in terms of nutrition and child mortality; education, concerning school attendance, years of schooling, and living conditions; namely access to drinking water, electricity, sanitation facilities, quality housing, and essential assets.* A household is considered poor according to the MPI if its members are deprived in at least 33% of these indicators. The index is calculated using a simple formula: **MPI = H × A** where **H** is the proportion of people who are poor and **A** is the average intensity of deprivation among these people. This approach provides a more nuanced diagnosis than a simple monetary measure of poverty. It allows identifying the exact origin and nature of the deprivations and thus more effectively guides public action. The introduction of the MPI in Morocco has profoundly renewed the understanding of poverty in the country. Ten years ago, this index stood at 11.9%. Thanks to significant mobilization and targeted policies, this rate has decreased to 6.8% according to the 2024 national census, representing a halving. Translated into numbers of affected people, the rate dropped from 4.5% to 2.5% of Morocco’s current 36 million population. Despite these notable advances, poverty remains marked by strong regional and social disparities. Deprivations mainly concern education and living conditions such as access to drinking water, decent housing, and medical care. Multidimensional poverty is more concentrated in rural areas, accounting for 72% of the poor, with an alarming rate among rural children estimated at nearly 69%. In his 26th Throne Speech, His Majesty the King acknowledged the progress made while expressing dissatisfaction and the determination to rapidly correct the situation. Indeed, Morocco is still behind many other countries that display lower multidimensional poverty rates and have recorded faster declines in the index; some countries have therefore succeeded better. For example, Croatia already had a rate below 0.5% in 2022. China, with 12.5% in 2002, and Turkey, with an index of 8.5% in 2007, have recorded faster decreases and are now among the best-ranked countries. Several countries in Asia and Latin America have also seen significant declines thanks to innovative strategies, ambitious social policies, and sustained international support. Morocco remains better ranked compared to many Sub-Saharan African countries. Mali had an MPI of 77.7% in 2012 and Burundi 80.8% in 2010. However, Morocco still maintains a significant gap with global leaders and even some developing countries in the Mediterranean and Asia. To enable the Kingdom to maintain and accelerate its progress, drastic and effective measures requiring genuine political courage and boldness are needed. Several avenues should be considered simultaneously, such as: - Optimizing investment in education by reducing school dropout, promoting equal access for girls and boys in rural areas, and improving teaching quality and attractiveness through teacher qualification and adapted curricula. - Seriously addressing the issue of the language of instruction. Moroccans speak a language that is not reflected in schools. Darija is the Moroccan language and should be valorized to create a continuum between everyday life and learning. All education specialists and dedicated international bodies insist on the use of the mother tongue for more efficient learning, at least in the early school years, as seen in all countries successful in education. - Redefining what illiteracy means in Morocco. Is it still appropriate to consider illiteracy as the inability to master languages that are not used in daily life? The working language and trades that sustain Moroccans and in which all exchange, communicate, and act are not taken into account. This question must be reconsidered in light of scientific evidence, without outdated or unproductive dogma or ideology. - Accelerating medical coverage and social protection through a faster and less restrictive generalization. - Encouraging health and education professionals to settle in remote and targeted areas through significant financial incentives and housing. - Expanding and strengthening basic infrastructure with particular focus on drinking water, electricity, sanitation, and social housing even in rural areas. The issue posed by scattered housing should no longer be a taboo. Some recurring problems simply cannot be solved in certain regions due to the type and location of housing. - Targeting public efforts territorially through fine planning and priority allocation of appropriate resources to the most vulnerable regions, taking into account the real needs of the populations concerned. - Developing and refining social safety nets and resilience mechanisms to better protect populations affected by climate change. By adopting an integrated, territorially targeted approach based on precise MPI data, Morocco can consolidate the gains already made and catch up with the best performers in the region and the world in the near future, given its stability, significant growth rate, diversified and increasingly efficient economy, and, of course, the ingenuity of its people.